L'Algérie a choisi de marquer le cinquantième anniversaire de la résolution 1514 des Nations unies portant «Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux» par l'organisation, les 13 et 14 décembre à Alger, d'une conférence internationale à laquelle participeront plus de 200 invités. P armi les personnalités conviées, figurent l'ancien président de l'Afrique du Sud, Tabo M'Beki, l'ancien président de la Zambie, Keneth Kaunda, des représentants du MPLA et du Swapo, Pierre Galand, le président de l'Union africaine et des représentants de l'Union du Maghreb arabe. Cette conférence, qui sera suivie par près de 80 journalistes, se déroulera sous forme d'ateliers qui seront consacrés à l'émancipation des peuples, à la femme et aux rôles du cinéma et des médias. Ce dernier atelier, qui aura particulièrement à plancher sur la problématique de la conservation de la mémoire des peuples ayant combattu la colonisation, sera modéré par le journaliste chilien, Pablo Cardenas, et le critique cinématographique algérien, Ahmed Bedjaoui. La Sud-Africaine Wynie Mandela a, quant à elle, été choisie pour modérer l'atelier dédié à la place des femmes dans l'émancipation des peuples. Le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, a expliqué, lors d'un point de presse animé, hier, à la résidence El Mithak, à Alger, que cette conférence internationale a pour objectif de souligner la pertinence de la Déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux et de contribuer à consolider les indépendances acquises. Des indépendances aujourd'hui menacées dans plusieurs régions du monde, comme le montrent les cas de l'Irak et du Soudan. La résolution 1514, a ajouté M. Messahel, est d'actualité dans la mesure où elle milite pour que les peuples «exercent la plénitude de leurs droits politiques, économiques, sociaux et culturels» et que la centaine de pays nés de cette résolution aient leur part dans la prise de décision internationale. Cette conférence internationale doit d'ailleurs s'achever avec l'adoption d'une déclaration qui sera rédigée par des personnalités connues mondialement pour leur lutte contre le colonialisme et leur engagement pour la consolidation des indépendances des peuples. Celle-ci sera adressée aux Nations unies et à l'opinion publique internationale. L'Assemblée générale des Nations Unies a, rappelle-t-on, adopté, lors de sa 15e session, le 14 décembre 1960, la résolution 1514 portant déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples colonisés. L'adoption de cette résolution, qui s'inscrit en droite ligne de la Déclaration universelle des droits de l'homme, a été rendue possible, souligne une note d'information distribuée à la presse par le ministère des Affaires étrangères, grâce au combat des peuples pour se libérer du joug colonial. La lutte de libération déclenchée par le peuple algérien en novembre 1954 a constitué, poursuit-on, une étape phare et un tournant décisif dans la mobilisation de la communauté internationale pour donner tout son sens au principe – articulé pour la première fois par le président Wilson – du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes. Les manifestations historiques du 11 décembre 1960 ont ainsi hâté l'adoption, quelques jours plus tard, de cette déclaration par les Nations unies. La déclaration sur l'octroi de l'indépendance aux pays et aux peuples coloniaux a permis, au cours des cinquante dernières années, à plus d'une centaine de territoires coloniaux d'accéder à l'indépendance et à plusieurs territoires sous tutelle et non autonomes d'exercer leur droit à l'autodétermination et à l'indépendance.