Les recettes des exportations des hydrocarbures pour l'année 2004 devraient atteindre les 30 milliards de dollars, a déclaré hier à Alger le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil. Intervenant au forum du quotidien El Moudjahid, le ministre a indiqué : « Je pense que nous allons pouvoir atteindre presque les 30 milliards de dollars. » Ce chiffre n'a jamais été atteint, a précisé le ministre, qui a fait remarquer que s'il était dû à la conjoncture internationale du marché pétrolier, il y a eu aussi l'augmentation de la production. Pour l'année 2004, la production de pétrole brut va connaître une augmentation de 10%, tandis que la production globale connaîtra une augmentation estimée entre 5 et 6%, a indiqué le ministre. Concernant l'effort d'exploration, le ministre a annoncé que 8 découvertes ont été faites cette année, 6 par Sonatrach et 2 par les associés. A ce propos, il a aussi annoncé que l'Algérie lancera le 6e avis d'appel d'offres le 1er octobre avec 10 nouveaux blocs d'exploration. Le 28 juillet dernier, et lors de l'ouverture publique des plis pour le 5e avis d'appel d'offres, 8 blocs ont été octroyés à des consortiums et à des compagnies étrangères. Cette poursuite de l'effort est motivée par l'objectif d'atteindre une production de deux millions de barils par jour d'ici à 2010. D'ici la fin de l'année, et avec l'entrée en production du gisement de ROD, où sont associées Sonatrach, BHP et ENI, et l'augmentation de la production dans certains gisements de Sonatrach, les capacités de production seront de 1 420 000 b/j. L'objectif de 1 500 000 b/j en 2005 est réalisable, selon le ministre. La production de pétrole, qui est de 1 250 000 b/j, connaîtra une augmentation de 10% avant la fin de l'année. A propos de l'accident de Skikda, des résultats de l'enquête et de la reconstruction de l'usine, M. Ali Rezaïguia, directeur des finances de Sonatrach, a indiqué que Sonatrach sera remboursée exactement en fonction du coût. Les trois unités qui ont été détruites étaient assurées à près de 500 millions de dollars. L'accident a été reconnu en tant que tel, c'est-à-dire technique, et le remboursement va se faire l'année prochaine avec l'étape de la reconstruction qui obéira au principe de l'appel d'offres. Concernant l'adhésion à l'OMC et les problèmes que cela poserait pour les prix de l'énergie au niveau national, le ministre a indiqué que ce que demande l'OMC, c'est qu'il n'y ait pas de subvention sur les prix de l'énergie. L'Algérie va appliquer le même système que la Russie, à savoir pratiquer deux types de prix, l'un localement et l'autre pour le marché international. A propos des revenus pétroliers des pays de l'OPEP, le ministre les a évalués à 250 milliards de dollars. Il a fait remarquer que si tout le monde s'intéresse aux gains de l'OPEP, personne ne s'intéresse aux 1000 milliards de dollars que les pays consommateurs gagnent grâce aux taxes. Concernant le marché pétrolier, le ministre a indiqué que l'OPEP s'attend à une très forte demande pour l'année prochaine et que la croissance s'annonce bonne. Et comme les capacités excédentaires restent faibles, la tension sur le marché pétrolier persistera. Pour le ministre, même si la croissance de la demande sera plus faible l'année prochaine, les prix resteront élevés, et il a estimé qu'ils ne descendront pas en dessous des 30 dollars le baril. Il n'y a pas que la contrainte des capacités de production de pétrole pour le ministre, il y a aussi de grands problèmes de capacité de raffinage qui influent sur les prix. La demande mondiale de l'énergie, qui va devenir de plus en plus importante, relancera le choix du nucléaire, maintenir le charbon et amener de nouveaux choix. A titre d'exemple, la Finlande a décidé la construction de nouvelles centrales nucléaires, et plusieurs pays retardent l'abandon du nucléaire, a indiqué le ministre.