« Nous travaillons sur un avant-projet de loi sur l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire qui sera soumis bientôt au gouvernement », a déclaré le ministre de l'Energie et des Mines hier au forum d'El Moudjahid. L'année 2006 a été caractérisée par l'élaboration d'un avant-projet de loi sur le nucléaire qui consacrera la création de deux principales institutions, une autorité de développement des activités et une agence de sûreté et sécurité nucléaires, a indiqué hier le ministre. Dans un bref bilan du secteur, le ministre a relevé que 18 découvertes ont été faites en 2006 et qu'un record de 54 milliards de dollars de recettes a été réalisé avec 250 millions de dollars d'exportations hors hydrocarbures. La fiscalité pétrolière a augmenté de 21% avec plus de 2700 milliards de dinars. Sur le marché national, près de 35 millions de tonnes ont été distribuées en 2006, soit un accroissement de 3%. Pour le gasoil, l'accroissement a été de 10%, et pour le gaz naturel de 8,4%. Le secteur a enregistré aussi une forte croissance dans l'activité mines et carrières avec plus de 22%. Les prix du pétrole, qui ont atteint ces derniers jours les 68 dollars le baril, devraient rester élevés durant l'année 2007, a indiqué le ministre, ajoutant : « Les prix sont assez bons et devraient rester soutenus durant toute l'année 2007. » Les dernières hausses des prix du pétrole sont dues notamment aux facteurs géopolitiques (Iran, grève en France...), et aussi à la hausse de la demande, notamment de la Chine, en phase de reconstitution de ses stocks, a estimé M. Khelil. « Les fondamentaux (offre et demande) adossés à une capacité inutilisée de l'Opep conforte le marché avec des prix soutenables », a ajouté le ministre. A propos de la coopération dans le nucléaire, le ministre a indiqué qu'elle se faisait avec des pays comme la Chine et l'Argentine qui ont réalisé les réacteurs de Birine et de Draria. Des discussions ont eu lieu avec la Russie et les Etats-Unis et d'autres pays. « Avec la France, nous avons engagé des discussions, mais pour l'instant nous n'avons pas eu de proposition », a indiqué le ministre. A propos des relations avec l'Espagne, les relations sont concrètes et positives, a estimé le ministre qui a rappelé que beaucoup d'entreprises espagnoles activent en Algérie. Sonatrach est aussi présente en Espagne dans l'usine de Tarragone avec BASF, avec Cepsa dans la cogénération. « Concernant le prix du gaz, cela fait deux ans que nous menons des discussions et nous voudrions arriver à un accord pour mettre à niveau les prix du gaz », a indiqué le ministre. A propos de Medgaz, Sonatrach a accepté de céder 10% de ses parts à Gas Natural en mettant à sa disposition 0,8 milliard de mètres cubes (minimum exigé pour entrer dans le projet) sur le projet Medgaz. Concernant le projet de Gassi Touil, tout retard aura des impacts sur les recettes fiscales et sur les capacités de Sonatrach à aller sur le marché du GNL, a estimé le ministre qui a ajouté que l'appel d'offres a défini la date de mise en production du projet, y compris l'usine du GNL. A propos de la commercialisation du gaz directement par Sonatrach sur le marché espagnol, le ministre a confirmé que la compagnie nationale fait l'objet d'une discrimination puisqu'elle est la seule à être limitée à un milliard de mètres cubes alors que 43 opérateurs qui agissent sur le même marché ne sont pas limités. L'Opep du gaz a été un autre sujet qui a suscité des questions. La plupart des transactions sur le marché du gaz sont faites sur la base de contrats à long terme, donc techniquement il faut attendre la liquidité pour pouvoir faire ce que fait l'Opep, a expliqué le ministre. « Les trois présidents de Russie, du Qatar et d'Algérie ont exprimé le même souhait de ne pas écarter l'idée d'une Opep du gaz », a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. « Dans l'agenda remis par les autorités qui organisent la réunion du forum des pays producteurs et exportateurs de gaz, le sujet de l'Opep du gaz ne figure pas », a indiqué le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Mais il peut être proposé dans l'ordre du jour par un pays membre, a-t-il ajouté. « Ce qui serait souhaitable, c'est de continuer à discuter de cette Opep du gaz en tenant compte des éléments incontournables », a indiqué le ministre. « On ne change pas les contrats à long terme », a-t-il ajouté. « Je pense que les parties intéressées vont discuter et vont peut-être à l'avenir créer une Opep du gaz. » A propos des restrictions pour Sonatrach, le ministre a indiqué que pour l'instant le cas de l'Espagne est unique surtout que la participation de Sonatrach n'est pas une position dominante avec 5%. A une question sur la l'information concernant la détention préventive de l'ex-PDG de BRC, le ministre a indiqué : « Je sais qu'il a été écouté une seule fois par la justice, je n'ai pas d'informations depuis et je ne peux pas vous en dire plus sur cette affaire. »