Donner la parole aux enfants marginalisés afin de rendre leurs problèmes plus visibles est l'un des objectifs fixés par l'Unicef. La problématique de l'équité était, ainsi, au cœur du débat tenu à l'occasion d'une journée d'information et de mobilisation autour des questions liées à l'enfance, jeudi à la tour Algerian business center (ABC), à Alger. «Le directeur général de l'Unicef a appelé, cette année, à travailler sur l'équité afin de réduire les disparités et permettre aux enfants de survivre et de se développer», a déclaré Amel Allahoum, membre du l'Unicef en Algérie. Lors de cette rencontre organisée avec la collaboration des médias algériens (Radio nationale et presse écrite), «l'identification des moyens déployés en Algérie au profit des enfants défavorisés, notamment ceux qui sont à la rue est l'un des objectifs fixés par l'Unicef», a déclaré Manuel Fontaine, représentant de l'Unicef en Algérie. Si les participants reconnaissent unanimement le rôle du journaliste comme partenaire important dans la stratégie menée par l'Unicef pour changer les comportements, la manière de mener cette tâche, en l'occurrence la sensibilisation des décideurs et de la société sur la protection de l'enfant, demeure problématique. Ainsi, la réalisation des enquêtes journalistiques et des reportages sur la dure réalité des enfants, notamment dans les zones les plus retirées, est l'une des stratégies visées par l'Unicef. Toutefois, certains intervenants, à l'instar de Marilina Viviani, représentante de l'Unicef au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, estiment que les écrits traitant du vécu des enfants doivent subir un traitement particulier. Il en est de même pour le traitement des images diffusées par la presse. Marilina Viviani plaide pour la préservation de l'identité de l'enfant lorsque le journaliste rapporte des informations ayant trait au mauvais traitement que subit cette tranche, notamment la violence sexuelle. «Le droit à la protection doit devenir un droit de l'enfant», insiste Doria Merabtine, spécialiste de la protection de l'enfant à l'Unicef. Elle insiste sur le fait que «la prise en charge de l'enfant doit s'effectuer en prenant en considération son environnement naturel». Car jusque-là, les droits les plus reconnus pour l'enfant sont le droit à l'éducation et la santé. Comme le démontre l'enquête réalisée par Ecotechnics ciblant les enfants de 9 à 14 ans et leurs parents. Ainsi, l'enquête a révélé que seulement 40% des pères et 33% des mères connaissent la convention relative aux droits de l'enfant. En ce qui concerne les enfants, le sondage fait état de 27% de ceux qui connaissent partiellement le contenu de cette convention par le biais de l'école.