Sans salaires depuis 3 mois, les travailleurs de l'unité Tarsi (métallurgie) sise à Hassi Ameur se sont regroupés hier matin devant le siège de la wilaya pour faire entendre leur voix. Ils avaient espéré être entendus par le chef de l'exécutif et lui remettre une lettre de doléances. À défaut, une délégation a été reçue par le chef de cabinet qui leur a promis de transmettre leurs revendications. La question des salaires versés de manière irrégulière traîne depuis quelques mois et a déjà été soulevée par la nouvelle section syndicale représentée par M. Atmani; mais ce qui a provoqué le courroux des travailleurs c'est la dernière décision émanant de la direction de l'unité et portant sur le licenciement de 4 employés pour des raisons que les travailleurs jugent abusives. Les travailleurs licenciés ont été envoyés à Sétif sur demande de cette unité, l'une des trois autres filiales de Tarsi, pour réaliser des travaux mais, à leur arrivée, le responsable réalisation leur a signifié qu'ils n'étaient pas venus à temps et que, s'ils voulaient travailler les deux jours restants (vendredi et samedi), ils seraient rémunérés en heures supplémentaires. N'ayant pas pu avoir l'accord de leur unité d'origine, les employés concernés ont réintégré Oran. Au retour, ils ont été suspendus puis licenciés. «La correspondance de Sétif est arrivée le 7 novembre mais nos camarades n'ont été envoyés que le 25 novembre. Ils sont partis la veille avec leurs propres moyens sachant que, eux aussi, n'ont pas perçu leurs salaires antécédents et sont revenus le lendemain», expliquent des représentants des travailleurs rencontrés sur les lieux du rassemblement. Parmi ces derniers, un travailleur arrivé à l'âge de la retraite depuis juin, documents à l'appui, n'a pas pu régulariser sa situation et déplore le fait de ne pas bénéficier de la prime spécifique. Globalement, les travailleurs considèrent que, contrairement à la situation qui prévaut ailleurs, l'unité d'Oran est désavantagée citant, en plus du salaire proprement dit, toutes les primes et les indemnités qu'ils ne perçoivent pas. Toutes ces doléances, en plus d'un aspect lié aux relations de travail dégradées avec la direction sont contenues dans la lettre transmise au chef de l'exécutif.