Les petits tracas quotidiens ne sont pas sans conséquence sur l'état psychique des personnes. Les embouteillages, les files d'attente dans les services administratifs, les nuisances sonores et d'autres désagréments provoquent, à coup sûr, le stress chez les personnes qui les subissent quotidiennement. «Ce sont ces petits tracas qui font le véritable stress», a déclaré le Pr Mohamed Tédjiza, président du bureau de la Société médico-psychologique algérienne (SMPA). Il qualifiera, en marge de la 6e Journée médico-psychologique algérienne organisée le 11 décembre à l'hôtel El Aurassi (Alger), que «ces micro-stress vont conjuguer leurs effets pour aboutir à des tableaux chroniques parce qu'on ne leur prête pas attention». En dépit de leur influence sur le comportement, ce n'est pas facile de faire le lien entre ces tracas et leurs conséquences, en l'occurrence le stress. Le Pr Tedjiza insistera, d'ailleurs, sur le fait que «le stress déprime le système immunitaire. C'est pourquoi la personne est désarmée devant certaines maladies comme le cancer et le sida ». Toutefois, la quasi-totalité des communications se sont basées sur le dépouillement des dossiers hospitaliers. Lors de cette rencontre, les études exhaustives permettant de rendre compte de l'état de stress dans la société algérienne font défaut. Au sujet du phénomène du suicide dont les statistiques ne cessent d'effrayer la population, ce psychiatre affirme qu'il n'a pas d'études nationales rendant compte du phénomène. «Les études qui ont été faites sont des études centrales. Leurs auteurs se sont basés essentiellement sur le dépouillement des dossiers hospitaliers», a-t-il précisé. «Le stress au travail» est le thème qui sera débattu prochainement. «C'est une question très importante. Mais nous l'avons reportée à la prochaine rencontre car nous avons réduit cette rencontre prévue pour deux jours à une journée pour des raisons financières», a expliqué le Pr Tedjiza. Afin d'éviter l'effet de dépendance aux psychotropes, particulièrement les benzodiazépines, le Dr Amel Mili a appelé à l'adoption de la thérapie cognitivo-comportementale. Cette nouvelle technique permet au patient de gérer son stress sans médicaments. Elle met en garde les personnes stressées sur les effets de l'usage des psychotropes et de l'automédication. «Le patient peut devenir futur toxicomane. L'Exomil qui est très utilisé donne une dépendance très rapide», a-t-elle averti. Cette psychiatre est revenue sur la prescription de ce médicament : «La prescription doit s'effectuer avec une dégression rapide. Selon la norme internationale, la prescription ne doit pas dépasser trois mois», a-t-elle préconisé.