Naciria a développé, durant ces 14 dernières années, l'habitude de voter pour les démocrates. Nous avons vu d'ailleurs le RCD et le FFS se succéder à la tête de l'APC. Cette fois encore, nous sommes persuadés que la bataille se jouera entre le parti de Saïd Sadi et le nôtre », a déclaré Baci Mohamed, candidat à l'élection municipale sur la liste FFS que nous avons rencontré au siège de la permanence du parti à Laâzib (Naciria). « C'est sûr que la majorité est acquise au FFS », note notre interlocuteur qui est aussi « persuadé que cette fois il y aura un vote massif ». Il explique cette « conviction » par « le fait que la population se dit déterminée à déjouer les manœuvres diaboliques du pouvoir qui a tout fait pour discréditer le parti politique à forte représentation dans la région ». L'enjeu n'est plus dans le choix d'une équipe qui va gérer les affaires de la commune, mais il est dans le choix politique et idéologique. Le vote du 24 novembre est une question d'honneur : il nous faut contrecarrer l'alliance au pouvoir à l'échelle locale, pense-t-on au sein du parti d'Aït Ahmed. « Les manœuvres ont commencé avec la confection des listes : le MSP se présente avec des candidats ramenés d'ailleurs, car ne disposant d'aucune base militante au niveau de la commune, le PT parraine ce qui devait être une liste d'indépendants dont le numéro ‘'un'' n'est autre que l'ex-P/APC élu sur la liste FFS, écarté du parti pour des raisons que tous les citoyens de Naciria connaissent... et d'autres manœuvres encore. Tout cela ne renseigne que sur une chose : la volonté de l'alliance au pouvoir actuellement de puiser au maximum dans les réservoirs de sympathie des partis démocrates pour les affaiblir. Mais la population a pris conscience de tout cela. Il n'y a aucun risque », nous diront les militants du plus vieux parti d'opposition. « DÉFIS » Et d'ajouter : « Le FFS est en mesure de surmonter tous ces obstacles. » Conscients de la lourde tâche qui (les) attend, vu le grand nombre de problèmes que vit leur commune, les militants du FFS se disent surtout prêts à se sacrifier pour leur commune. Mais si les citoyens que nous avons rencontrés en ville se disent « engagés à faire triompher le camp des démocrates », il n'en demeure pas moins qu'ils sont « déçus par l'attitude de certains candidats qui, une fois élus, n'en font qu'à leur tête, reniant jusqu'au parti qui les a présentés ». C'est que les citoyens de Laâzib ont toujours en mémoire le retrait de confiance et de la couverture politique par le FFS à l'ex-P/APC qui avait cependant continué à exercer faute d'une majorité pour le destituer. « Mais tout cela n'altère en rien notre volonté de continuer sur le chemin de la démocratie. Cela ne discrédite pas à nos yeux les partis d'essence démocratique autant qu'il remet en cause les lois de ce pays. A mon avis, un élu doit être révoqué si son parti lui ôte la couverture politique », nous a dit Karim, un sympathisant du RCD. Celui-ci ne manque pas d'énumérer les problèmes auxquels sont confrontés les citoyens de Naciria : le chômage, le logement, la mise en veilleuse du mouvement associatif, la dégradation du réseau routier, le manque d'eau, de couverture sanitaire... « Autant de défis pour les prochains élus dont la marge de manœuvre est cependant négligeable, puisque tout doit passer par l'administration », conclut-il. Kamel, un animateur du mouvement associatif local, se rappelle que « c'était hier seulement, le pouvoir, fait de FLN, RND, MSP, tuait des jeunes ou tirait dans la foule à balle réelle ». « Laâzib s'en souviendra à jamais », a-t-il conclu.