La 4e édition du Festival international du film d'Oran (FIFAO) a débuté, hier soir, à la salle Maghreb, nouvellement rénovée, pour se poursuivre jusqu'au 23 décembre. De notre envoyé à Oran Pas de paillettes, ni de limousines. Le tapis rouge est modeste. L'équipe de Mustapha Orif, commissaire du festival et directeur général de l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, a choisi la simplicité. Il s'agit probablement de rompre avec l'ère Hamraoui Habib Chawki, ex-commissaire du FIFAO et ex-directeur général de l'ENTV, et de lancer «une nouvelle époque» pour la principale manifestation cinématographique du pays. Hors-la-loi, le long métrage de Rachid Bouchareb, a été projeté hors compétition lors de la soirée inaugurale en l'absence du cinéaste, actuellement aux Etats-Unis, mais en présence de Chafia Boudraâ, l'une des doyennes des actrices algériennes. Les organisateurs du festival ont voulu, à travers cet acte inaugural, rendre hommage au comédien Larbi Zekkal, disparu en septembre dernier. Larbi Zekkal avait campé le rôle du caïd dans Hors-la- loi. L'Algérie sera représentée par deux longs métrages : Es Saha de Dahmane Ouzid et Taxiphone de Mohamed Soudani. Es-Saha, un film musical produit par Mustapha Hadjajd, a été déjà projeté à Alger, mais pas encore distribué. Le film de Mohamed Soudani a été primé en septembre dernier en Slovénie. Autre primé à l'étranger : Abdelnour Zahzah sera présent, dans la section courts métrages, avec Garagouz, ainsi que Yanis Koussim qui le sera avec Khouya. Le cinéma des pays du Golfe sera honoré cette année avec la projection d'un film koweïtien, Bass ya bahr, avec l'organisation d'une soirée carte blanche au festival d'Abou Dhabi et la participation dans la compétition officielle d'un film du Qatar et un autre des Emirats arabes unis. Le Maroc, la Tunisie, la Syrie et l'Irak sont également présents. L'Egyptien Khaled Abou Naadja est attendu à Oran, il s'est distingué avec le film Microphone. Khaled Abou Naadja, qui avait refusé de participer à la campagne anti-algérienne après le match qualificatif à la Coupe du monde de football, a promis de venir à Oran pour briser le mur que des «intellectuels» et des gens des médias continuent de bâtir entre les deux pays. La Cinémathèque d'Oran abritera deux débats intéressants, puisque presque inédits en terre algérienne, sur la musique de film et sur la critique du cinéma dans le monde arabe. Le jury du court métrage sera présidé par le cinéaste et producteur tunisien Brahim Letaïf alors que le jury du long métrage sera dirigé par le romancier algérien Rachid Boudjedra. Coincé entre les festivals du Caire, de Marrakech et de Dubaï, le festival d'Oran connaîtra probablement quelques défections parmi les invités. En 2011, le FIFAO ne se déroulera plus en décembre, mais aura lieu chaque mois de juillet, une période assez dégagée pour l'activité cinématographique. Et puis, et de loin, Oran est plus agréable en été qu'en hiver.