Des tenues rivalisant de dextérité et de savoir-faire ont fait l'objet d'un défilé de mode à l'Institut Cervantès d'Alger et ce, à l'initiative de Res'Art. Treize artisanes algériennes et étrangères, membres de Res'Art, se sont disputé le petit podium de la salle de conférence de l'Instiut Cervantès pour dévoiler leur collection à un public fort nombreux. La plupart de ces femmes aux doigts de fée ont signé leur baptême du feu, en dévoilant leurs dernières collections alliant tradition et modernisme. Nabila Birem Mellouli, qui jusque-là nous avait habitués à ses bijoux et ses tableaux picturaux, nous surprend cette fois-ci avec son dressing. En effet, ayant plus d'une corde à son arc, elle présente sept tenues du terroir ancestral revisitées à sa manière. On retrouve des costumes de la wilaya d'Alger, de Constantine et de Batna. Chaque région se caractérise par ses motifs et ses découpes. Son credo est le travail sur de la peinture de soie. Elle avoue d'une voix à peine audible que ce genre de travail mérite une attention particulière. «L'erreur n'est pas tolérée. C'est un travail manuel qui demande beaucoup de précision. Je pense que le travail de groupe est important. C'est avec le travail de groupe effectué par Res'Art qu'on avance», dit-elle. La styliste designer, Ourdia Sokri, livre des tenues berbères très modernes. Une touche de fraîcheur et de modernisme se donne à voir avec plaisir. Plus question pour Ouardia de porter à chaque occasion l'incontournable robe de sa région, place à la création avec cette robe jaune paille, rehaussée d'une fouta courte noire, exécutée avec de fines broderies, ou encore cette robe droite près du corps, portée avec un sac en bandoulière. Les liquettes en lin sont portées sur des jeans rétro. La styliste burkinabé, Martine Some, livre deux tenues simples mais riches en repères. Comme pour mieux présenter son pays, la tenue typiquement africaine est à l'honneur. Une longue robe à plusieurs panneaux et turbans se donne à voir sous toutes ses coutures. Les accessoires d'usage n'ont pas été omis, à l'image des bracelets en ivoire ou en cuivre, des colliers, des boucles d'oreilles... et des couvre-chefs enrichis avec de la broderie. Se voulant dans l'air du temps, elle gratifie l'assistance d'un deuxième modèle très tendance, constitué d'une jupe maxi de couleur terre et jaune paille, mis sur un veste chanel. Douféne Mekioussa de Fort National propose une panoplie d'étoffes : des liquettes, des manteaux et des ensembles aux couleurs bigarrées et aux motifs ancestraux. Pour rappel, Res'Art s'oriente depuis trois ans vers l'innovation dans l'artisanat algérien par rapport à la tradition pour créer une mode et un art décoratif contemporain du «fait main en Algérie». Qualité, innovation, authenticité et tradition sont les clés du succès et de l'expansion de Ret'Art sur le marché national et international. Pour ceux qui ont raté le défilé en question, il est possible de voir ou encore d'acquérir les tenues convoitées au niveau du magasin de Res'Art au centre commercial de Victor Hugo à Alger.