A la grande joie des vacanciers et autres amoureux de la nature, une immense couche de neige a drapé de sa blancheur, ces derniers jours, les cimes du massif de Chréa, jusqu'aux contrebas, en-dessous de 500 m d'altitude. Selon M. Bekalem, directeur de l'ETUB, rien que pour la journée de vendredi dernier, plus de 2000 visiteurs ont rejoint la station climatique de Chréa par téléphérique. «Dans les conditions optimales, nous pouvons aller jusqu'à 9000 places, mais vu les discontinuités de fonctionnement en raison des aléas du temps et des opérations de contrôle, nous savons à quel chiffre il faut limiter les montées pour assurer le retour des usagers dans de bonnes conditions», explique-t-il. Dans la journée de samedi, le téléphérique n'a pas fonctionné en raison des actes de vandalisme causés par la foule qui a submergé la station de Blida. Une partie de l'entrée principale a été saccagée en signe de protestation contre les retards de démarrage des télécabines. Pour les retours, c'est souvent la bousculade au niveau des stations de Chréa et de Beni Ali. «Il est 16h20 et je suis encore là à faire la chaîne depuis 15h40», lâche un père de famille accompagné des siens. Les bousculades sont parfois violentes, et les mamans accompagnées de leurs chérubins sont souvent prises dans l'étau et vivent des moments difficiles pour atteindre la cabine du téléphérique. Sur l'axe reliant la ville de Blida à la localité de Chréa, la circulation routière, durant le week-end dernier, a été particulièrement difficile, en raison du givre à partir de la station de Beni Ali sur environ plus de 8 km jusqu'à la localité de Chréa. Seuls les grosses cylindrées, les véhicules à traction et les 4×4 ont été autorisés à passer le cap de la station de Beni Ali. Beaucoup d'usagers, contraints de rebrousser chemin, ont déploré le fait qu'une station de tourisme de montagne comme Chréa ne soit joignable que par un seul chemin départemental, alors que celui de Tabaïnet reste fermé à la circulation et celui de Bouarfa n'est même pas viabilisé. Au niveau de la station de Chréa, l'ambiance est plutôt joviale et avec le froid glacial qui y règne, les visiteurs se ruent sur les boissons chaudes (thé, café…), les cacahuètes et les sucreries. D'autres préfèrent les fast-foods et les sandwichs… «Cette fois, ce sera le vrai démarrage d'un tourisme de masse, et Chréa sera sûrement le lieu le plus visité», nous disent des jeunes habitants la localité. Si la beauté de la nature est bien là, au plan des infrastructures, il y a lieu de noter, en revanche, que l'investissement est encore timide et reste loin de refléter les exigences d'une grande station comme celle de Chréa. Plusieurs promesses ont été faites pour améliorer les structures d'accueil, mais rien de palpable n'est encore concrétisé. Avec ses potentialités naturelles et son site paradisiaque, Chréa prétend pourtant être le fer de lance du tourisme de montagne en Algérie. Sur les plans de l'aménagement et des animations, il y a beaucoup de retard à rattraper, mais avec la dernière visite du nouveau wali, Mohamed Ouchen, il y a quand même beaucoup à espérer quant à la prise en charge de ces volets, en vue de redynamiser ce site, d'autant qu'une enveloppe financière de treize milliards de centimes a été dégagée au profit de l'APC de Chréa.