Les livres faisant l'apologie du meurtre et ceux qui portent atteinte au pays ont été interdits. Nationale, maghrébine, arabe, euroméditerranéenne... auront été autant de vocations que le Salon international du livre a incontestablement acquises au fil des années et dont la réussite n'a d'autre motif que les efforts consentis par toutes les parties, concernées de près ou de loin, par cet événement culturel. Il convient de dire à ce propos que l'idée d'organiser un salon de cette trempe ne se posait même pas, il y a de cela quelques années seulement. Invité hier au forum du quotidien Djazaïr News à Alger, le P-DG de l'Anep, Abdelkader Khemri, en sa qualité de président du comité de préparation du 9e Sila, non sans au préalable avoir rappelé les problèmes sur lesquels ont buté les organisateurs pour la remise en activité de ce rendez-vous, a dressé un bilan préliminaire «assez satisfaisant» de la neuvième édition du Salon qui a fermé ses portes, au Palais des expositions, samedi dernier. Il a aussi profité de sa tribune pour dire l'importance accordée par les plus hautes autorités du pays, à commencer par le président de la République, lui-même, qui avait chargé pour aider à l'institutionnalisation du Salon, le gouvernement de régler le contentieux entre l'Anep et les éditeurs arabes, un problème qui a fait couler beaucoup d'encre, car ces derniers avaient intenté des actions en justice contre l'Algérie. Salon positif, considère M.Khemri, parce que le nombre de maisons d'édition -587, nationales et étrangères présentes- va crescendo, au bonheur de l'image de l'Algérie. «Et ce point, insiste l'orateur, constitue un paramètre qui reflète en toute objectivité l'évolution de cet événement». Idem, pour les visiteurs dont l'affluence a été soulignée alors que les intellectuels et autres hommes de lettres ayant pour tête d'affiche: Benjamin Stora, Mostaghanemi, Vergès, les Chaulet, Olivier Fanon, fils de l'homme auquel a été dédiée la neuvième édition du Salon, tous y ont pris part pour ajouter à la notoriété grandissante de cet événement culturel que le directeur de l'Anep se réjouit d'avoir, avec le concours des partenaires de l'entreprise, institutionnalisé. Le Salon international du livre et «non la foire du livre», a fait l'objet, remarque le conférencier, d'une volonté d'instrumentalisation, voire de récupération politique par certaines personnalités. «Nous avons veillé au grain pour que l'événement soit épargné par le jeu politique», a-t-il noté, mettant l'accent au contraire sur son caractère culturel et le souci d'en faire un espace «de dialogue, de respect, de démocratie et de consensus» propre à redorer le blason de l'image de marque de l'Algérie sur le plan international. A une question relative à l'interdiction de certains ouvrages par le comité de contrôle avec le concours du ministère des Affaires religieuses, M.Khemri a indiqué que cette interdiction a été motivée par la nature extrémiste et «djihadiste» de certains livres et autres publications qui font l'apologie de la violence et du meurtre. D'autres, portant atteinte à l'Algérie, particulièrement ceux publiés par l'éditeur français, La Découverte dont la Sale guerre de Habib Souaidia, ont eux aussi, écopé de la même sentence. Le bilan chiffré du 9e Sila étant du ressort du comité d'organisation et dont la divulgation est prévue incessamment, M.Khemri s'est borné durant son allocution à mettre l'accent sur le caractère civilisationnel et culturel de l'événement sans pour autant exclure les opportunités commerciales qui sont offertes aux différents éditeurs.