La recherche scientifique connaît, en Algérie, de nombreuses carences. L'un des freins à la pérennité du système de recherche est le déficit enregistré en termes de compétences et d'encadrement. «Il y a actuellement près de 2000 chercheurs permanents», a affirmé Smati Zoghbi, secrétaire général du Syndicat national des chercheurs permanents (SNCP) hier en marge de l'ouverture du conseil national du SNCP. «Toutefois, en incluant les chercheurs universitaires et autres enseignants chercheurs, nous pouvons arrondir ces statistiques à quelque 20 000», ajoute-t-il. Ce qui demeure bien en deçà des normes internationales en la matière qui sont de 2000 chercheurs par million d'habitants. En Algérie, ce rapport n'est que de 600 chercheurs. Comment expliquer ce fossé, d'autant plus lorsqu'on sait que nos scientifiques font le bonheur des établissements, instituts et autres laboratoires étrangers ? «La faute au manque d'encadrement et à l'université qui ne produit pas assez de compétences. Le nombre d'étudiants inscrits en 3e cycle est, par exemple, infime», explique M. Smati. Mais un autre écueil d'importance est abordé par le secrétaire général du SNCP. Ainsi, selon ce dernier, le mandarinat ronge les universités et les pôles scientifiques, paralysant par la même toute évolution et multiplication des initiatives. «Ceux qui peuvent et doivent encadrer les aspirants ne le font pas, et ce, pour diverses considérations. Et ils bloquent la recherche scientifique», commente-t-il. «Maintenant que la question de la rémunération a été réglée par les pouvoirs publics, nous allons nous atteler à améliorer l'accès au logement des chercheurs permanents», affirme-t-il. Le nouveau régime indemnitaire «valorisant» a ainsi été appliqué «au-delà des espérances», estime-t-il. «Nous attendons donc le versement du rappel de l'effet rétroactif qui s'effectuera au cours de l'année prochaine», poursuit-il.