Débat n La relation entre les activités économiques du pays et les établissements chargés de la recherche scientifique représente le «maillon faible» du système national de la recherche scientifique. Comment replacer la recherche au cœur de l'entreprise et en faire un maillon fort ? Telle est la question clé à poser lors des assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique ouvertes, solennellement ce matin à Alger par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika en présence des représentants de la communauté scientifique (quelque 1 400 enseignants-chercheurs), des départements ministériels et des entreprises économiques. Dans son allocution, le président de la République a affirmé que «l'enseignement supérieur dispose de la capacité de ses structures à répondre aux attentes et aux préoccupations de la société». Le chef de l'Etat a ajouté que cela ne peut se réaliser qu'à travers «un travail assidu et continu afin d'adapter les offres de la formation et les programmes de la recherche avec les besoins de l'environnement socio-économique». La consolidation de la réforme du secteur, l'élargissement de son champ d'application et son approfondissement, la dynamisation des mécanismes d'évaluation à tous les niveaux ainsi que l'institution d'un système de gestion de la qualité de l'enseignement supérieur figurent parmi les objectifs essentiels de cette rencontre. Il s'agit aussi de la promotion des relations entre l'université et l'entreprise et la consécration de la bonne gouvernance des établissements universitaires et des organismes de recherche. Par le passé, faut-il le souligner, les initiatives pour rapprocher les deux environnements n'ont malheureusement pas abouti à des résultats probants, d'où l'exil forcé de quelque 45 000 enseignants-chercheurs, partis faire leurs preuves sous des cieux plus cléments. Fait notable, la relation entre les activités économiques du pays et les établissements chargés de la recherche scientifique représente le «maillon faible» du système national de la recherche scientifique, regrette-t-on. Faisant hier son diagnostic, Mme Souad Bendjaballah, ministre déléguée à la recherche scientifique, a appelé les opérateurs économiques, notamment ceux ne disposant pas de laboratoires de recherche, à s'organiser professionnellement en vue de «créer un centre de recherche-développement ou un centre d'appui technique aux entreprises, dédié à la recherche scientifique». «Il y a un manque d'interconnexion entre le secteur économique proprement dit, notamment les entreprises, et les laboratoires et agences de recherche scientifique», déplorait, pour sa part, hier le secrétaire général du Syndicat national des chercheurs permanents. Comme palliatif, Smati Zoghbi, appelle à l'installation au sein de chaque entreprise économique d'un laboratoire de recherche scientifique pour que ce dernier puisse jouer un rôle «réel et concret» dans le développement économique.