C'est un nouveau tournant que vient de prendre la crise qui secoue le FLN depuis le début de la campagne de renouvellement des instances de base. Les néo-redresseurs, après avoir été “sommés” par Abdelaziz Belkhadem, de passer en commission de discipline, sont revenus à la charge, à travers une mobilisation de la base militante. Les communiqués des kasmas pleuvent au siège de la coordination des néo-redresseurs, pour exiger la traduction d'Abdelaziz Belkhadem devant la commission de discipline. Les militants de la base demandent clairement le départ de ce dernier à la tête du parti. Le coup le plus dur porté à Belkhadem vient de son propre fief, Tiaret, où 42 kasmas “parallèles” ont signé une motion où ils rejettent l'opération de restructuration opérée par Belkhadem et demandent le départ de ce dernier, responsable, selon eux, “de la faillite du parti et du départ de ses militants”. Ils demandent, en outre, à ce que le SG du parti comparaisse devant la commission de discipline. Les militants de la kasma d'Alger-Centre ont décidé de rallier le mouvement de redressement, tout comme ceux de la Bensrour, dans la wilaya de M'sila, mais aussi les militants de la mouhafadha de Tissemsilt. Les communiqués des autres mouhafadas ne vont pas tarder à être rendus publics, notamment ceux d'Oran et de Médéa et d'autres wilayas qui ont déjà exprimé leur adhésion au mouvement de redressement. Cette nouvelle escalade, dans la contestation, surtout, l'exigence du départ du secrétaire général du FLN, enfonce davantage le parti dans la crise et risque de compromettre toute issue proche au conflit. Le travail de proximité accompli par les néo-redresseurs commence à porter ses fruits, au niveau de la base qui s'exprime de façon unanime en faveur du rejet de l'opération de renouvellement des instances de base du parti. Acculé par cette levée de boucliers, Abdelaziz Belkhadem a, semble-t-il, joué ses dernières cartes, en essayant de brandir la menace des mesures disciplinaires. Cette menace n'aura fait, finalement, que renforcer le mouvement de redressement dans ses thèses. Belkhadem paraît de plus en plus isolé et à moins d'un coup de pouce “d'en haut”, ou d'une troisième voie qui enverrait dos à dos les deux belligérants, tout porte à croire que le FLN risque de vivre la pire crise de son existence, avec la menace d'une scission, faute de destitution de l'actuelle direction.