Des citoyens évoquent l'absence de moyens de transports public et scolaire, de structures sanitaires, de routes, de logements décents. A l'image de cette jeune collégienne habitant Ouled Ziri, à 10 km du chef-lieu de la commune de Bourached et à 20 km du chef-lieu de la wilaya de Aïn Defla, des citoyens d'autres bourgades, telles celles de Ouled Slah et Ouled Abbou, continuent à traîner leurs mulets pour aller chercher de l'eau. Ils passent ainsi le plus clair de leur temps à acheminer le précieux liquide à partir de fontaines publiques à faible débit et distantes de leur domicile. Jeunes et vieux des deux sexes contribuent à cette tâche et même les enfants ne sont pas épargnés, particulièrement en cette période de vacances scolaires. Pourtant, nous fera savoir un habitant de la fraction de Ouled Slah, «le site dispose d'un château d'eau», nous montrant du doigt l'ouvrage implanté sur un monticule. Notre interlocuteur ajoutera sur un ton amer : «La région n'a pas eu droit au plan de développement dont on parle tant !» D'autres citoyens abondent dans le même sens, en évoquant l'absence de moyens de transports public et scolaire, de structures sanitaires, de routes, de logements décents… Ici, le mulet est l'ami de l'homme, puisqu'il sert également à l'évacuation des malades et de femmes sur le point d'accoucher, ont encore ajouté nos interlocuteurs, lesquels ont profité d'une récente visite du nouveau wali dans cette bourgade pour exprimer leur ras-le bol. Ce dernier tentera de les rassurer en expliquant que leurs préoccupations seront prises en charge. Mais d'aucuns se posent la question de savoir comment et pourquoi cette région aux terres fertiles et où coule une source d'eau minérale et qui de surcroît est proche de la RN4 et d'un tronçon de l'autoroute Est-Ouest est restée ainsi si longtemps marginalisée et à l'écart du progrès social.