Bouteflika sera le candidat du FLN pour la présidentielle de 2014.» L'auteur de cette annonce, jeudi dernier lors des travaux du comité central, Abdelaziz Belkhadem, secrétaire général du FLN, s'est expliqué hier devant les journalistes. «C'est une position des plus normales. Abdelaziz Bouteflika est le président du parti», a-t-il répondu à une question d'un journaliste voulant connaître les raisons de cette annonce prématurée. «Il y a eu beaucoup de supputations autour de la question. Notre objectif est clair. Si nous avons fait cela, c'est pour que le pays ne soit pas bloqué, pour que le programme présidentiel soit réalisé. L'incertitude n'est pas de mise. Comme cela, les gens seront soulagés», a-t-il ajouté. Pour lui donc, tant le président Bouteflika est en vie, il sera le candidat du FLN. Une manière aussi de répondre à ceux qui l'accusent, au sein du mouvement de redressement du parti, de nourrir des ambitions présidentielles. Revenant justement sur la crise qui a secoué le parti, Abdelaziz Belkhadem semblait, hier, plutôt apaisé, tout au long de la conférence de presse sanctionnant les travaux de la 3e session ordinaire du comité central. Contesté par un mouvement de redressement depuis deux mois, le secrétaire général du vieux parti a réussi à sortir indemne du «test» du CC. Et il le dit haut et fort. «Le FLN sort victorieux de cette réunion», assure-t-il, affirmant que les rangs du FLN restent soudés. «Nous sommes une famille unie», martèle-t-il devant un parterre de journalistes et de nombreux cadres militants. Revenant longuement sur la crise qu'a connu le parti au cours de ces deux derniers mois et le mouvement de redressement qui le conteste, le SG se met dans la peau d'un réconciliateur, réitérant son invitation de la veille pour un dialogue avec les cadres mécontents. Considérant la réunion du CC comme une «réussite», M. Belkhadem a beaucoup minimisé l'impact de l'appel au boycott de la session lancé par certains caciques du parti. Chiffres à l'appui, il a attesté que «jamais le CC n'a drainé autant de monde que cette fois-ci». Intransigeance Sur les 350 membres du CC, seuls 17 n'ont pas pris part aux travaux, a-t-il précisé, soulignant que d'habitude, le nombre d'absents oscille entre 30 et 45 membres. Mais Belkhadem s'est montré plutôt intransigeant avec les partisans de ce qu'il a qualifié de «travail fractionnel». «Nous tendons la main à ceux qui veulent un débat d'idées, pas à ceux qui sèment les germes de la division», a-t-il clamé, précisant que «les feuilles mortes qui brûlent ne sont d'aucune utilité». Allusion faite aux animateurs du mouvement de redressement. Dans le même sillage, Belkhadem juge d'appliquer «la loi dans toute sa rigueur» pour éviter au parti de sombrer dans une crise aussi profonde que celle de 2004. Interrogé sur le gel des activités de l'ancien ministre Mohamed Seghir Kara et d'El Hadi Khaldi, ministre de la Formation professionnelle, Belkhadem affirme qu'ils n'ont pas répondu à la convocation de la commission de discipline. Pourtant, certains membres, selon Belkhadem, ont répondu à la convocation de cette dernière en raison de leur adhésion au mouvement de redressement. Il s'agit de Mohamed Bourayou et de Mahmoud Khoudri, ministre chargé des relations avec le Parlement. La réconciliation avec Kara et Khaldi s'annonce impossible. Belkhadem la conditionne à la reconnaissance par ces deux «redresseurs» de «leurs erreurs» devant les membres du comité central. Le SG du FLN a assuré tout de même qu'il n'y a ni goulag ni purge au sein du parti. Sur l'étendue du mouvement de redressement à travers les wilayas, Belkhadem estime qu'«il n'y a pas plus facile que l'affirmation infondée». Pour étayer ses propos, il a exhibé, devant les journalistes, un démenti des militants de base et des motions de soutien à la direction du parti. Belkhadem, a annoncé hier la tenue, en mars prochain, d'un sommet de l'Alliance présidentielle sur la colonisation. Selon lui, cette rencontre tripartite, qui sera élargie à l'ensemble de la famille révolutionnaire, se penchera sur la meilleure manière de criminaliser la colonisation française.