A le suivre de près, A. N. n'avait aucune prédisposition à s'aventurer dans l'univers de l'informatique. Ceux qui l'ont connu le qualifient de «néophyte dans le domaine informatique». «Mais il avait un don inouï pour tout ce qui est Internet. Il a appris sur le tas, par la suite il s'y est profondément intéressé en allant d'abord sur des sites de chat ou de rencontres sur le web comme les jeunes de son âge, avant d'approfondir ses connaissances en parfait autodidacte», racontent ses amis à Maghnia. «Il était tellement déterminé à aller plus loin dans ses découvertes qu'il devenait insupportable avec ses questions trop poussées. Mais comme il était sympathique, on fléchissait devant ses demandes. En quelques mois, il s'est métamorphosé en un véritable spécialiste du web. Pour s'enorgueillir devant ses copains, il faisait des démonstrations extraordinaires.» Issu d'une famille démunie résidant dans une bourgade dans la périphérie de Maghnia, le hacker a obtenu sa licence en psychologie… pour embrasser ensuite la carrière de… chômeur. «Il aurait pu basculer dans la contrebande, mais son rêve était de quitter le pays pour un avenir meilleur. Son itinéraire était tracé. Son obsession pour le web a abouti à une relation avec une jeune Belge qui avait accepté de l'épouser», témoigne un de ses copains. Il finira par rencontrer sa future épouse en Tunisie. Mais le projet tombera à l'eau. Et c'est le grand regret du hacker qui reconnaît être le principal fautif dans cet échec. «J'ai perdu la femme de ma vie et c'est mon grand regret qui me rongera durant toute mon existence», me confiera-t-il plus tard. A vrai dire, soupçonné de tremper dans des affaires douteuses, le hacker sera abandonné par sa future moitié.