Le lobbying de nombreuses sociétés étrangères faisant actuellement le forcing pour vendre des incinérateurs à l'Algérie, alors que cet équipement est fortement contesté et combattu en Europe et ailleurs, fait réagir l'association pour la promotion de la qualité et de la protection du consommateur de la wilaya de Sétif (APQPC). Une correspondance a été transmise le 21 décembre 2010 au Premier ministre, aux ministres de la Santé, de l'Environnement, du Commerce et au wali de Sétif. Azzedine Chenafa, le président de l'APQPC qui met en garde quant à l'utilisation effrénée des incinérateurs, générateurs de la dioxine, une substance dangereuse pour aussi bien la santé et l'environnement du citoyen, argumente : «La crise du poulet belge de 1999 a révélé au grand jour le problème de la dioxine en tant que substance dangereuse pour l'environnement et la santé. Contrairement aux autres polluants organiques persistants (POPs), la dioxine et le furane sont des sous-produits dérivés de la combustion des matières premières de l'industrie métallurgique et autres ou de l'incinération des déchets domestiques et/ou hospitaliers. Cette substance se propage dans l'air et dans l'eau. Ses effets sont nocifs pour l'environnement et la santé.» «La préservation des emplois et des sites industriels de certains pays industrialisés, pointés du doigt par bon nombre d'ONG aux trousses de ces pollueurs, ne doit pas se faire sur le dos des Algériens. Il faut aussi préciser que, partout dans le monde, des campagnes sont menées pour lutter contre l'installation des incinérateurs de déchets. Plusieurs pays ont tenté de diminuer le nombre d'incinérateurs et la contamination par la dioxine a fortement chuté dans ces pays contrairement à nous où la plupart de nos hôpitaux sont équipés d'incinérateurs», précise le représentant des consommateurs. Ce dernier préconise : «N'ayant pas la vocation de traitement des déchets, en principe à la charge d'entreprises spécialisées, nos hôpitaux doivent non seulement s'occuper du tri et de la séparation des DASRI (déchets d'activité de soins à risque infectieux) et des DAOM (déchets assimilables aux ordures ménagères), mais se doter de stérilisateur broyeur. Cette technique présente plusieurs avantages : neutralisation du risque infectieux près du lieu de production, aucune émanation de dioxines ou de furanes dans l'atmosphère, pas de rejets après broyage.»