Cette approche est novatrice dans le domaine médical; elle est appliquée en Occident pour aider le patient à surmonter son handicap. L'établissement hospitalier spécialisé (EHS) dans la rééducation fonctionnelle de Ras El Ma a abrité, jeudi, une journée d'étude sur l'hypnose médicale et son rôle dans la rééducation fonctionnelle. Une centaine de praticiens généralistes et spécialistes, dont des psychologues, orthophonistes, psychopédagogues et kinésithérapeutes, ont pris part à ce conclave encadré par des experts de renom, tel Pr. Mohamed Bouloudani, un Algérien installé en France. En plus des plénières, le spécialiste, qui dispose d'une grande expérience dans l'hypnose éricksonienne, a dirigé les travaux d'ateliers pour initier les praticiens aux techniques et procédés psychologiques en appliquant l'hypnose. «Cette approche est novatrice dans le domaine médical; elle est appliquée en Occident pour aider le patient à surmonter son handicap ; c'est un complément de soins qui prend en charge la dimension humaine dans sa globalité», dira Mustapha Kerboua, directeur de l'établissement. En prenant la parole, Pr. Bouloudani, qui a, par ailleurs tenu en haleine l'assistance, a bien voulu insister sur les bienfaits de la démarche, disant: «Même si la santé n'a pas de prix, elle a un coût et nous devons réduire cette facture au maximum, rien que pour éviter les effets indésirables des médicaments et gérer au mieux nos ressources en recourant aux différents procédés et techniques psychologiques, très utilisés sous d'autres cieux. On doit aussi savoir que, ces techniques, qui ne nécessitent pas une importante médication sont financièrement très avantageuses.» Il a tenu à mettre en exergue les avantages d'un tel procédé : «En vogue en Europe, ces techniques sont faciles car elles ne nécessitent pas beaucoup de moyens. L'interaction est le principal pilier de cette approche. Il suffit d'armer les praticiens d'un tel procédé afin de positiver et d'arriver au pragmatisme de la psychologie, laquelle est en mesure d'aider et rendre vivable le handicap de certains patients.» Le professeur présentera son expérience de l'hypnose éricksonienne en démontrant, avec, à l'appui, plusieurs cas cliniques, que personne n'est à l'abri à un moment ou à un autre de sa vie, de se retrouver handicapé d'une manière ou d'une autre, et donc d'éprouver diverses souffrances. «L'hypnose est alors l'un des moyens de surmonter les obstacles. Comment se rechercher, se retrouver, apprendre à se concentrer, à s'accepter et à recouvrir ses propres ressources», martèle le formateur, qui a expliqué aux participants comment apprendre à hypnotiser, et aux patients à s'auto-hypnotiser afin de mieux vivre son handicap en utilisant plusieurs procédés, dont l'utilisation de la confusion, le choc et la manière indirecte. Notons, à toutes fins utiles, que la rencontre s'est penchée sur d'autres volets tels que ceux de la communication avec le malade et la maîtrise de la relation entre le praticien et son patient, et la demande et attentes des malades, un volet d'un grand secours pour les médecins.
