- Slim Othmani. PDG de NCA Rouiba : «L'augmentation sera au minimum de 15 à 20% sur l'agroalimentaire» La suppression du contingent de sucre est dommage pour nous compte tenu du fait que le cours mondial de sucre est en train de littéralement exploser puisqu'il va bientôt toucher la barre des 800 dollars la tonne. Je ne sais vraiment pas comment vont faire les pouvoirs publics pour amortir le choc de cette hausse de prix. On nous demande d'enlever le sucre, or li y a des produits qui ne sont pas consommables sans sucre. Nous ne pouvons pas substituer le sucre par des sucres de synthèse, car ils présentent quelques contraintes comme la Sparta. Il proposera : «On peut intervenir sur la TVA (17% sur les produits agroalimentaires transformés) et la TAP (1,5 et 2% sur le chiffre d'affaires tout dépend des ventes), qui sont payées par le producteurs et supportées par le consommateur, pour amortir les prix.» «Car en 2011, nous nous attendons à une inflation violente des prix liée à l'augmentation des cours mondiaux des matières premières et aux nouvelles règlementations qui vont entrer en vigueur comme celle du registre du commerce à durée limitée et celles sur les transactions en cash. Il est vrai que cela va contribuer à mettre de l'ordre dans la sphère économique, mais cela ne voudra pas dire que nous aurons des prix qui seront le reflet de la réalité. Ils reflèteront la réalité des entreprises de production et de distribution». Pour lui, «le consommateur algérien doit se préparer à avoir des prix de vente chers par rapport à ceux d'avant. Cette augmentation globale sera au minimum de 15 à 20% sur tous les produits agroalimentaires et le sucre est l'un des produits qui va augmenter le plus dans le monde, car les spécialistes prévoient des augmentations jusqu'à 1200 à 1400 dollars la tonne. On est très loin des 250 dollars d'il y a un an ou deux». Pire encore, prédit-il, «Cevital, lui-même, va subir les effets de cette augmentation, car il importe du sucre roux pour le transformer en sucre blanc et il va répercuter donc cette augmentation à notre niveau» en notant qu' «il faudra 100 grammes par litre de jus et nous recommande de mettre 10 g. Ce n'est pas possible, car ce n'est plus buvable». Il signale que «le prix du sucre destiné à la fabrication de boissons change quotidiennement. Finalement avec ou sans contingent l'augmentation est inévitable». - Mohamed Abdenour. Directeur commercial de Cogral : «Les producteurs d'huile risquent de baisser rideau» Les cours de la matière première (huile végétale) ont connu une hausse de 47% sur le marché international en un an, a indiqué Mohamed Abdenour, directeur commercial à Cogral, producteur de la l'huile Safia qui occupe entre 16 et 18% du marché national. Il signale que «ces prix sont passés de 881 dollars en février, à 1005 dollars en septembre pour atteindre 1295 dollars le 20 décembre et sont actuellement de 1300 dollars la tonne». Il notera que «l'augmentation des cours ne nous permet plus de faire de marges (bénéficiaires) aujourd'hui si la tendance haussière des cours sur le marché international continue, et cela va être le cas, les producteurs d'huile baisseront rideau». Pour l'instant, les besoins du marché national, estimés à 14 000 tonnes par an, sont couverts. Les prix de l'huile, à ce rythme, vont flamber et nous ignorons à quel point, car les cours ne cessent d'augmenter. Il souhaite cependant que les pouvoirs publics interviennent sur les taxes pour permettre aux prix de se stabiliser à un niveau acceptable. Interrogé sur les dernières mesures prises par le gouvernement comme la révision de l'obligation du credoc comme unique mode de paiement en matière d'importation, M. Abdenour a estimé que le credoc est instauré depuis quelques mois, donc les importateurs se sont adaptés à ce mode. S'agissant du registre du commerce à durée limitée, il a signalé que ce n'est pas ces décisions qui empêcheront l'inflation mais en même temps n'influent pas sur la production et les prix. - Ali Hamani. Président de l'Apab : «Le sucre atteindrait les 1000 dollars la tonne» Le cours du sucre continue de grimper, 800 et 850 dollars la tonne et risque, selon les prévisions, de dépasser les 1000 dollars. Il faut dire que «les besoins sont autour de 150 à 200 000 tonnes par an des producteurs de l'Apab et la production est de 1,8 million de tonnes dont une part est exportée», précise-t-il. «Au jour d'aujourd'hui, la donne a totalement changé sur le marché du fait que le gouvernement à travers le ministère du Commerce a décidé de surseoir au contingentement du sucre ainsi qu'à pas mal d'autres produits. Donc, «les industriels continueront à s'approvisionner chez Cevital», le fournisseur classique des producteurs membres de l'Apab en sucre. Il explique que «les prix sont négociés avec le fournisseur chaque trimestre. L'an dernier (2010), nous avons négocié pour tout le 2e semestre nous avons eu des prix acceptables. Pour 2011, nous attendons la proposition de prix par Cevital. Le prix qui est affiché sur la convention n'est pas celui qui est sur le guichet. En tant qu'industriels, nous nous basons sur un programme et un budget, nous avons nos prévisions d'approvisionnement et nous acceptons un certain prix sur une certaine période, et lui en tant que fournisseur il a ses quantités à vendre. Il passe ses commandes sur le marché international et nous payons une caution de 10 à 15% pour cela et dans le cas où on ne consomme pas la commande il la garde».