Le président sud-coréen, Lee Myung-Bak, a déclaré hier que la porte du dialogue inter-coréen restait «ouverte» et que Séoul était prêt à «renforcer de manière drastique la coopération économique» si Pyongyang faisait preuve de sincérité dans la reprise de leurs relations. «Si le Nord fait preuve de sincérité, nous voulons et nous prévoyons de renforcer de manière drastique la coopération économique, conjointement avec la communauté internationale», a déclaré le président dans son message du Nouvel an à la nation. Il a également demandé au voisin communiste d'abandonner son aventurisme militaire, soulignant qu'une menace sur «la moindre parcelle du territoire» sud-coréen déclencherait «une réponse sérieuse et sévère». Les relations déjà tendues entre les deux pays se sont encore détériorées après le bombardement, en novembre, par l'artillerie nord-coréenne, d'une île sud-coréenne située en mer Jaune, au cours duquel deux militaires et deux civils sud-coréens ont été tués. Le 31 décembre, la Corée du Nord avait, elle, appelé à une amélioration des relations entre les deux Corées, dans des éditoriaux publiés par des médias officiels nord-coréens à l'occasion du Nouvel an. «La confrontation entre le Nord et le Sud doit être désamorcée dès que possible», déclaraient les éditoriaux de trois des principaux journaux nord-coréens. «Nous devons lancer cette année une campagne plus déterminée, afin d'améliorer les relations intercoréennes», ont ajouté les journaux. Selon les analystes, la première réaction du président Lee, après le message nord-coréen du 31 décembre, constitue un message adressé à Pyongyang indiquant que Séoul était désormais prêt à une reprise du dialogue. «C'est la réponse de Séoul aux éditoriaux du nouvel an publiés par le Nord, disant que (le Sud) est politiquement prêt à reprendre les discussions», a estimé Baek Seung-Joo, chercheur à l'Institut coréen pour les analyses de Défense. Selon l'analyste, les avancées dans les relations entre les deux Corées ont souvent été rendues possibles par la détermination des responsables politiques, malgré des circonstances diplomatiques très difficiles. «La volonté des responsables politiques compte souvent beaucoup plus que les circonstances dans les relations intercoréennes», a-t-il souligné, citant notamment le sommet intercoréen de 2000, tenu un an après un incident naval meurtrier près d'une zone frontalière disputée. Le 15 juin 1999, près de Yeonpyeong, l'île bombardée en novembre dernier, un bateau nord-coréen avec 20 membres d'équipage avait été envoyé par le fond. «Les préparations en coulisses pour ce sommet en 2000 avaient commencé seulement quelques mois après cet incident», a ajouté M. Baek. Le président Lee avait appelé mercredi à la reprise des discussions à six pays sur la dénucléarisation de la Corée du Nord dans un geste apparent d'apaisement, alors qu'il écartait jusqu'à maintenant toute discussion sans effort «sincère» de la part de Pyongyang. «Nous n'avons pas d'autre choix que de régler la question du démantèlement du programme nucléaire nord-coréen par la voie diplomatique à travers les discussions à six pays», avait-il déclaré.