Les travailleurs de l'Algérienne des Eaux (ADE) se sont regroupés, hier, devant leur siège central, dans l'enceinte de l'ancienne gare routière (communément appelée SNTV), afin, disent-ils, d'en empêcher la démolition par les autorités locales. L'ADE ainsi que d'autres locataires se sont vus refuser le renouvellement de leur contrat de location et sommés de quitter les lieux, car la bâtisse en question, déjà à moitié démolie, doit être remplacée par un centre commercial avec aménagement d'une place publique. Surpris de voir les bulldozers à l'œuvre, alors qu'ils étaient à l'intérieur des bureaux, les employés sont sortis, selon Hamouta Ahmed, responsable de la section syndicale UGTA, et se sont mis à photographier la manœuvre. Zoubida Boubakour, chef de département, nous déclare, révoltée: «Le président de l'APC, présent sur les lieux, s'est précipité sur moi, m'a bousculée et m'a arraché l'appareil photo des mains; il a appelé ensuite des policiers qui m'ont embarquée en compagnie du chef de centre; nous avons été relâchés sur intervention de notre directeur auprès du chef de daïra.» Et d'ajouter, que pour s'excuser, le président de l'APC lui a avoué qu'il s'était trompé pensant qu'elle était journaliste. Pour Boussaïd Dali, directeur de l'ADE de Batna, le problème incombe à la tutelle. «Le responsable de zone qui gère 3 unités de wilaya (Batna, Khenchela et Biskra) n'a jamais daigné répondre à mes demandes, refusant ainsi de me donner le feu vert pour l'achat ou la location d'un local alors que nous étions sommés, depuis 2009, de quitter les lieux», dit-il. Face à cette impasse, B. Dali sollicite l'aide des autorités locales, afin de trouver une solution, surtout que l'unité en question a en charge la gestion de l'eau de toute la ville de Batna (facturation et distribution). Pour le moment, nous dit notre interlocuteur, l'APC nous propose d'emménager dans les locaux de l'agence nationale de l'emploi (Anem), qui doivent être incessamment libérés. En attendant, le responsable syndical s'apprête à provoquer une assemblée générale au cas où l'opération de démolition se poursuit avant que le local de l'Anem ne soit libéré.