La structure, ouverte en 2002, n'a pas cessé de connaître d'importants mouvements de transfert depuis les pénitenciers des autres wilayas. Le directeur de l'établissement pénitentiaire de Boussouf a reconnu l'existence d'une surcharge dans le nombre des détenus lors d'une visite effectuée, hier, par une délégation de sénateurs, venus à Constantine dans le cadre d'une inspection sur les droits de l'homme. «L'établissement, réalisé en 1995 pour les personnes condamnées à des peines de longue durée, a été ouvert en 2002 avec une capacité théorique de 1 000 détenus; ayant une capacité maximum de 1 300 pensionnaires, il se retrouve actuellement avec 1 600 prisonniers», a-t-il déclaré. Selon le procureur général près la cour de Constantine, Madjid Abderrahim, «cette surcharge est due au transfert des détenus des autres établissements souffrant de maladies chroniques, pour bénéficier des soins adéquats au niveau du CHU de Constantine; en plus cet établissement est le plus grand dans la wilaya, et il est souvent sollicité lors des mutations entre régions». Notre interlocuteur a précisé à cette occasion qu'un nouveau centre de rééducation sera réalisé durant le premier semestre de cette année à Tadjenanet, dans la wilaya de Mila, laquelle dépend administrativement de la cour de Constantine. «Cette structure d'une capacité de 300 détenus aura à alléger la tension sur les établissements de Boussouf et du Coudiat, dont les capacités sont désormais limitées», a précisé le procureur général. Par ailleurs, le directeur de la maison d'arrêt de Boussouf a souligné devant la délégation des sénateurs, que l'établissement assure des formations diverses au profit de 1 343 détenus, dont 121 inscrits au Bac, 121 au BEM et 136 autres dans la formation professionnelle. «Malgré le manque d' encadreurs recrutés suivant le dispositif du pré-emploi, qui hésitent à travailler dans ce types de structures pour diverses raisons, les détenus parviennent à obtenir des résultas encourageants», affirme le directeur. «J'ai eu le Bac cinq fois et le DEUA deux fois, dont le dernier en droit d'affaires», assure un détenu, qui a présenté sa thèse de DEUA le jour même de la visite des membres du Sénat.