L'application du permis à points en Algérie sera effective. Le ministère des Transports semble déterminé à parachever l'application des dispositions du nouveau code de la route. «Le décret exécutif relatif au permis à points est fin prêt. Ce projet sera soumis prochainement au gouvernement pour enrichissement et adoption», a déclaré le ministre des Transports, Amar Tou, dans son intervention à l'ouverture des travaux de la journée parlementaire sur la sécurité routière, organisée hier à l'APN. Toutefois, il ne donne pas plus de précisions concernant l'application de cette nouvelle disposition. Sommes-nous préparés pour cela ? Comment appliquer le permis à points quand on sait que l'Algérie ne dispose pas encore d'un fichier national du permis de conduire ? Ces questions restent sans réponses pour le moment. En faisant cette annonce, le premier responsable du secteur s'est permis quelques mises au point concernant le nouveau code de la route en application depuis février 2010.Largement critiqué par les chauffeurs et les spécialistes, ce code ne changera pas. Amar Tou ne veut plus entendre parler d'une éventuelle révision de ce texte. «Le chantage est inacceptable quand il s'agit de vies humaines. Le code de la route vient juste d'être mis en application. Il est comme un nouveau-né qui doit grandir. Ce texte nécessite d'être d'abord appliqué pendant un certain temps avant d'être évalué. Et à long terme, on pourra parler de sa révision. Les lobbies ne pourront pas nous faire changer d'avis», martèle-t-il. Ainsi, Amar Tou dément les dernières informations évoquant une éventuelle suppression de la disposition du code de la route portant sur le retrait du permis de conduire, jugée abusive par les conducteurs. Afin de défendre ce texte, le ministre s'appuie sur les statistiques. Il note d'emblée la baisse des pertes humaines depuis l'entrée en vigueur du code actuel. Selon lui, le nombre de décès dus aux accidents de la route a baissé de 22,31% en 2010, passant de 4607 morts en 2009 à 3 541 victimes en 2010. «Le nombre de victimes a baissé de 1066», explique-t-il. Même constat pour les blessés. Les statistiques officielles soulignent une réduction du nombre de blessés en 2010 (15 002) par rapport à 2009 (64 148). Le nombre d'accidents a également baissé de 22,23%, passant de 40 814 en 2009 à 31 740 en 2010. De ce fait, précise-t-il, les dégâts matériels ont diminué. «En 2009, les pertes matérielles étaient estimées à 100 milliards de dinars. En 2010, elles s'élèvent à 79,25 milliards de dinars», dit-il. Les critiques des députés Malgré l'opposition du ministre, la demande de révision du nouveau code de la route ne s'estompe pas. Le président de l'APN, Abdelaziz Ziari, dans une déclaration lue en son nom à l'ouverture des travaux de cette journée, plaide pour la révision du texte actuel : «Bien que le cadre juridique actuel relatif à la sécurité routière ait contribué dans une large mesure à réduire les pertes en vies humaines causées par les accidents de la route, son actualisation et sa révision de temps à autre sont nécessaires.» Selon lui, l'objectif de cette révision est de permettre une «adaptation aux évolutions et d'éviter les inconvénients et les complications révélées par l'application de ce cadre juridique sur le terrain». Certains députés relèvent l'existence d'autres causes de l'hécatombe sur nos routes. En plus du facteur humain, le député du FNA Hadj Merzoug M'barek, cite l'état des routes, l'absence de plans de circulation dans les grandes villes et les limites des barrages fixes.