«Le citoyen algérien subit le mépris et l'injustice de la part des autorités. Pour l'instant, le pouvoir joue la répression et la corruption», affirme Mohcen Bellabès, secrétaire national du RCD, chargé de la coordination et de la communication et député d'Alger. Selon lui, «le changement du système politique est un préalable et un objectif, si on veut éviter le chaos». Le RCD, ajoute- t-il, «ne cesse de répéter deux choses : il ne s'agit pas de sauver le régime, mais de sauver l'Algérie, ni de manipuler la misère et la colère du peuple, mais de répondre aux légitime revendications». Le régime algérien, dénonce-t-il encore, cherche à protéger sa survie et non à sortir le pays de la crise quand il est le seul responsable. Le pouvoir est également responsabilisé par le MSP. Abderrezak Mokri, vice-président du parti, parle de l'incapacité de l'Etat à tracer une vision économique et respecter la transparence politique. «Economiquement, il n'y a pas de vision. Il y a un échec total d'investissement et de création d'entreprise qui vient s'ajouter à la corruption. L'Etat se limite seulement à exporter le pétrole et à lancer des projets grandioses, mais est incapable de créer de l'emploi», explique-t-il. Politiquement, M. Mokri parle d'un véritable écroulement d'une classe politique. L'Etat, développe-t-il, a mis en place une nouvelle classe politique incapable d'établir un contact authentique avec la société. Pour sa part, Moussa Touati, président du FNA, explique que «ces explosions sont inévitables quand le gouvernement ne fait pas de calcul et si aucune prise en charge des doléances soulevées ne se fait pas, nous pouvons nous attendre au pire. Il faut savoir, conclut-il, comment gérer une économie d'Etat». Le Parti des travailleurs, pour sa part, s'est réuni hier et a dénoncé «la spéculation criminelle sur les prix» en exprimant ses «attentes de mesures urgentes appropriées à même de désamorcer la crise». Le parti socialiste des travailleurs a condamné les orientations politiques libérales prise par l'Etat depuis le début des années 1980 et l'échec decelui-ci dans le règlement des problématiques de logements et du chômage. Enfin, Nahda a exprimé son inquiétude quant aux revendications des citoyens à travers les émeutes déclarées dans plusieurs régions du pays. Un appel à prendre des mesures urgentes et une ouverture au dialogue s'imposent, selon Nahda