Le terrain de la solidarité a retrouvé à l'occasion du Ramadhan qui vient de s'écouler son animation à la faveur de l'implication de différents acteurs, moins emballés qu'il y a quelques années, dans des actions caritatives au profit des nécessiteux. Les restaurants au slogan « Meidet El Hillal » ont refait à pareille occasion leur apparition à travers la wilaya et ont été l'œuvre de particuliers, de services sociaux communaux ou d'associations socioculturelles ou de bienfaisance. Intervenant « historique » dans ce domaine, le Croissant-Rouge algérien (CRA) a été contraint à faire de la place pour des associations qui viennent ainsi partager la générosité des bienfaiteurs, sollicités au fil de l'année, et dicter de revoir à la baisse la quote-part espérée par chacun. Un foisonnement de sigles associatifs qui puisent également dans le monde du sport et de la culture, dont le manque de subventions les pousse à frapper à la porte des industriels et autres commerçants. Pour le CRA, le plan d'action ne peut faire abstraction de cette donne. On se désole que « les dons aient diminué » et que l'on soit amené à reconsidérer ses ambitions et les objectifs d'un programme qui repose exclusivement sur les dons et le bénévolat. Conjugué au problème des maigres subventions étatiques, le fait pèse sur le comité, estiment ses responsables. Alors que son programme Ramadhan a débuté, la collecte des dons, selon Mohamed Meslem, président du comité de wilaya, s'est poursuivie durant tout le mois sacré engageant les structures du CRA dans une sorte de course contre la montre pour espérer remplir une mission humanitaire. Avec une moyenne de 2000 repas chauds servis quotidiennement, le Croissant-Rouge a distribué quelque 60 000 repas durant le mois de carême. Trois restos Errahma ont ouvert leurs portes à travers la wilaya (Béjaïa, El Kseur et Seddouk). Le bilan ne contente pas, comparé aux précédentes années. L'opération de cette année est rendue possible grâce aux donateurs mais aussi aux mille adhérents du CRA dont une trentaine, venus d'horizons divers (fonctionnaires, étudiants,...), ont assuré le bon fonctionnement du restaurant ouvert à la cité Seghir. Un local mis à la disposition du comité par un particulier pour servir plus de 900 repas chaque jour. « Nous aurions pu prétendre à servir plus que cela », a soutenu M. Meslem en soulignant que les comités communaux ont préféré réserver leurs efforts pour l'opération Couffin du Ramadhan. Soit une centaine de couffins, d'une douzaine d'articles chacun, par comité. Et là aussi, l'opération n'a pas été de tout repos puisqu'il a fallu attendre les résultats de la quête qui s'est poursuivie les jours même du Ramadhan pour pouvoir arrêter la capacité d'offre des comités. La wilaya compte une cinquantaine de comités du Croissant-Rouge structurés au niveau des communes fonctionnant par mandat de quatre ans. La préférence des couffins à la Meidet Ramadhan est dictée, nous explique-t-on, par des considérations exclusivement financières (le budget alloué par l'Etat étant insignifiant), qui ont présidé à la décision de la cinquantaine de comités communaux, contraints à compter leurs sous, mais non la volonté et l'engagement de leurs adhérents. « Le problème des bénévoles ne se pose pas » pour le CRA qui se félicite aussi de l'engagement des donateurs et industriels de la région.