Des escarmouches ont éclaté, hier, en milieu d'après-midi dans la ville de Tizi Ouzou. Vers 15h, de jeunes manifestants du quartier des Genêts se sont accrochés avec des éléments des forces de l'ordre au centre-ville, avant que les troubles ne se propagent à d'autres quartiers, comme la cité du 5 Juillet près de la gare routière, la cité des Fonctionnaires, à hauteur du siège de la wilaya et la cité CNEP, au centre-ville. Aucun mot d'ordre n'a été scandé par les manifestants qui sont descendus spontanément dans la rue et dont la moyenne d'âge ne dépasse pas les 25 ans. Le boulevard Lamali Mohamed, qui longe l'hôpital Nedir Mohammed, a été fermé à la circulation automobile ainsi que la rue des Eucalyptus, mitoyenne de la caserne militaire. Les jeunes se sont servis de bacs à ordures, de blocs de béton, de barres de fer ainsi que d'autres objets hétéroclites pour dresser des barricades sur les venelles qui mènent au centre-ville. Les manifestants s'en sont pris, notamment à la 1re sûreté urbaine située au cœur de la ville avec des jets de pierres et différents projectiles. La riposte des forces antiémeute ne s'est pas fait attendre pour disperser les manifestants en usant de gaz lacrymogène. Jusqu'à 17h, la situation n'était pas encore maîtrisée. Une vingtaine de jeunes ont barricadé le boulevard Abane Ramdane, près du siège de la CNEP, dont des vitres ont volé en éclats par des jets de pierres. Jeudi dernier, des heurts ont eu lieu au quartier des Genêts, vers 23h. Les affrontements ont duré jusqu'à une heure tardive de la nuit avant que les forces antiémeute ne parviennent à contenir la situation. Dans le même temps, un autre groupe de jeunes a improvisé un rassemblement à la place de l'ancienne mairie avant qu'ils ne soient, à leur tour, chargé par la police. Des incidents similaires se sont produits jeudi à l'entrée de la ville d'Azazga. Par ailleurs, le match de championnat de football que devait disputer, aujourd'hui, la JSK face au MC Eulma au stade du 1er Novembre, a été reporté à une date ultérieure. Les services de sécurité craignent que l'événement ne déborde de son cadre sportif et ne tourne à l'émeute.