Les émeutes qui se sont poursuivies à Tiaret au troisième jour ont généré un drame samedi soir avec la mort brutale d'un jeune de 35 ans, Benyamina Mohamed, devant le bar de son frère, situé à la rue de la Résistance (ex-Clauzel), au cœur de la ville. Il était 21 h quand la nouvelle s'est propagée telle une traînée de poudre au moment où les services de sécurité s'affairaient à faire régner l'ordre dans divers points du chef-lieu, notamment à l'université et à l'heure où le siège de la SNTA était assailli par les voleurs. D'après des sources informées, c'est au moment où le père, venu armé d'un pistolet automatique pour dissuader les assaillants que le drame survint. Un jeune voisin du bar, en état d'ébriété, aurait arraché l'arme des mains du père pour donner ensuite un coup mortel à la poitrine du jeune Mohamed. La victime décéda après avoir été transféré vers les UMC de l'hôpital et l'agresseur a été arrêté. Une nouvelle qui n'a pas pour autant empêché les pillards d'effectuer une véritable razzia au siège de la Société nationale des tabacs et allumettes (SNTA). Le directeur de cette entreprise, M.Boudiaf Zoheir, nous avait contacté au moment des faits pour nous faire part de son «étonnement de ne pas voir les services de sécurité venir lui prêter assistance» non sans évoquer «des pertes se chiffrant à des dizaines de millions de dinars». La police, qui a ouvert une enquête à ce sujet détiendrait des indices et aurait réussi à récupérer quelques paquets et mettre la main sur deux jeunes personnes. Le reste de la marchandise serait transféré à Relizane. Au-delà donc de ses actes dont le décès tragique d'un jeune, c'est la tentative de saccager l'hôpital qui reste le plus à déplorer. Les enseignes lumineuses sur les entrées principales ont été saccagées et les loges des gardiens vandalisées. Par ailleurs, nos sources font état d'actes de prédation à Hamadia, Aïn-Dheb et Frenda.