Pour réguler le marché intérieur de la pomme de terre qui est cédée autour de 40 DA le kilo, Abdelmadjid Amimour, exportateur de fruits et légumes, et ses collègues pourraient la proposer sur le marché local et à l'export pour 30 DA. Le mandataire peut enregistrer une marge de 8% avec le prix de 20 DA le kilo de pomme de terre triée pour que son prix se stabilise à 30 DA sur le marché local de consommation», a affirmé M. Amimour qui indique que la loi 06-02 de 1994 exige que seuls le 1er et le 2e choix soient mis sur le marché à la consommation, car le 3e choix doit atterrir chez les transformateur. Il s'agit de 50 000 tonnes de surproduction à Aïn Defla qui sera répartie entre le Système de régulation des produits agricoles de large consommation (Syrpalac) et l'exportation, dans un premier temps, a-t-on fait savoir lors d'une réunion tenue la semaine dernière à Algex. Cet opérateur explique comment cela serait possible de trouver la pomme de terre à 30 DA le kilo. «Sur 100 tonnes, 60% seront exportées et les 40% restant seront écoulées sur le marché local avec la participation du fonds spécial à l'exportation (FSPE) pour couvrir 50% des frais de transport pour atteindre un prix de 28 DA en ajoutant les frais d'emballage à 3 DA le filet de 5 kg, 1 DA pour le personnel, 2 DA pour le transport et 4 DA de bénéfice». Avec ce calcul, un bénéfice de 400 000 DA peut être réalisé, selon lui. Il note que le déchet représente 15% dans la pomme de terre notamment en hiver surtout pour la pomme de terre du sud du pays, car «elle est plus fragile et non résistante même au frigo comme celle de Oued Souf, dont la production excédentaire de 56 000 tonnes doit être consommée de suite. Donc seulement 10% est exportable tandis que celle de Aïn Defla est à 100% exportable ». Par contre, «la pomme de terre de Mostaganem est moins cotée, car elle serait atteinte de la maladie «mildiou», donc le fellah n'a pas le droit de la récolter et elle n'est pas consommable». Pourtant, les agriculteurs la cèdent entre 13 et 17 DA le kilo, affirme-t-il. Pour cet exportateur, la pomme de terre de Aïn Defla, Mila, Guelma, Tebessa, dont les récoltes seront prêtes en avril prochain peuvent être vendues à la sortie du champ à 20 DA. Cependant, que deviendra-t-il de la nouvelle récolte si une partie est versée dans le Syrpalac ? La réponse de M. Amimour est inquiétante car il affirme qu'«elle peut pourrir ». A Aïn Defla, un seul agriculteur affirme détenir 4 000 tonnes de pomme de terre, selon cet exportateur qui soutient qu'il est en mesure d'expédier 20 000 tonnes de «spounta» vers l'Espagne au prix de 30 DA puisque le prix se situe entre 0,28 et 0,30 euros à partir du plus gros fournisseur de cette variété qu'est l'Italie. La grenaille (toute petite pomme de terre) peut être cédée à 40 DA le kilo dans des sacs de 12,5 kg. Pour lui, il faudra exporter la production disponible pour pouvoir écouler la nouvelle d'autant que la pomme de terre de Tunisie et du Maroc n'est pas encore prête. Dans le marché de la pomme de terre, il faudra tenir compte du déchet (15%) donc environ 7 DA par kilo, de la perte de poids (15%) environ 3,50 DA /kg et la marge bénéficiaire de 20% avec 5,20 DA le kilo et le «smasri» (mandataire) prend 50 centimes. Dans l'exportation, il faudra des normes de qualité et de calibrage.