Les mesures annoncées par le gouvernement sonnent comme une insulte qui réduit l'Algérien à un tube digestif», affirme le RCD en réaction aux mesures prises, samedi soir, par le gouvernement en vue de calmer les esprits, après quatre jours de violentes émeutes qui ont secoué plusieurs wilayas du pays. Le RCD dénonce, dans ce sens, la réduction de cette révolte populaire à un simple mécontentement dû à l'érosion du pouvoir d'achat des Algériens. «Nos concitoyens ont le droit d'accéder à un pouvoir d'achat décent, mais le gouvernement oublie que l'Algérien a aussi une tête et un cœur. Certes, le jeune Algérien, comme beaucoup de citoyens, souffre de la cherté de la vie, mais il souffre aussi de hogra, de privations de libertés d'expression et d'association et demande à être reconnu et respecté dans ses droits et devoirs», déclare le parti de Saïd Sadi dans un communiqué rendu public hier. Selon le même communiqué, la suspension et l'exonération de l'IBS ne profiteront qu'à la production et la distribution. «Au lieu de prendre la mesure du désespoir et de la colère d'une jeunesse oubliée, privée de lieux de loisirs et réduite à se jeter à la mer pour fuir un enfer quotidien, le pouvoir improvise une série de mesures démagogiques, incohérentes et choquantes. A titre d'exemple, l'exonération de l'IBS n'aura aucun effet sur la baisse des prix puisqu'elle concerne un prélèvement annuel sur le chiffre d'affaires», estime encore le RCD. Poursuivant, le parti dénonce les arrestations «brutales» de jeunes manifestants. «Le RCD condamne avec la plus extrême vigueur les rafles de ces jeunes qui sont d'abord les victimes de la politique d'un système qui s'est imposé depuis un demi-siècle par la fraude, la corruption, la censure et l'abus d'autorité ; autant de violences qui ont accablé le peuple algérien», lance-t-il, en précisant que les arrestations des manifestants «sont commises en violation de toutes les lois en vigueur». Dans ce sens, le RCD exige la libération totale et inconditionnelle de tous les détenus. En outre, pour faire la lumière sur les raisons de cette révolte, le parti demande l'ouverture d'un débat général à l'APN. Affirmant qu'il entreprend des contacts avec toutes les forces politiques et sociales n'acceptant pas le statu quo, le RCD appelle aussi à donner une traduction organisée et adaptée au soulèvement de la jeunesse. «Le RCD invite les partenaires de l'Algérie à se garder de tout propos, décision ou démarche pouvant disculper ou réduire la responsabilité du pouvoir en place dans ce nouveau désastre», conclut le communiqué.