Le président de la République a prononcé, hier au siège de la Cour suprême (Alger), une allocution à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire. Voici des extraits du texte : « Cette cérémonie d'ouverture de l'année judiciaire est maintenant entrée dans nos traditions. Elle nous permet tout d'abord de mesurer les progrès réalisés dans la mise en œuvre de la réforme de la justice, à laquelle je ne saurai assez dire que j'attache le plus grand intérêt. Des progrès ont d'abord été réalisés au niveau normatif. Une vingtaine de textes ont permis d'introduire les normes internationales dans le dispositif législatif national afin d'adapter notre législation à nos engagements internationaux et de prendre en compte l'évolution politique, économique et sociale de notre pays (...) Je ne saurai trop insister sur la nécessité de l'application de la loi et de l'exécution rigoureuse des décisions de justice. L'institution judiciaire a pris conscience de la difficulté d'exécution de certaines de ses décisions, et la mise en application de la réforme devrait améliorer la situation dans ce domaine. Il appartient à l'administration judiciaire, en relation avec les autres institutions concernées, de prendre les dispositions requises et de mettre en place les mécanismes propres à assurer l'exécution efficace des décisions de justice (...) Nous avons promulgué un nouveau statut de la magistrature, protégeant le juge contre toute forme de pression extérieure et lui assurant des conditions socioprofessionnelles à la mesure de ses responsabilités. De même, nous avons adopté une loi relative à l'organisation, à la composition et au fonctionnement du Conseil supérieur de la magistrature, l'érigeant en instance compétente pour la gestion des carrières des magistrats, l'affranchissant de toute influence et lui garantissant l'autonomie la plus large dans son fonctionnement et dans la prise de ses décisions. D'un autre côté, le gouvernement doit prendre les mesures nécessaires pour augmenter de moitié, et à l'horizon 2009, les effectifs de l'institution judiciaire (...) Une attention particulière doit être réservée à l'implantation et à la diffusion de la culture des droits de l'Homme, dans toutes leurs composantes (...) Le programme de modernisation adopté par l'institution judiciaire doit viser, également, à améliorer les conditions de travail des magistrats et auxiliaires de justice, mais aussi à assurer la transparence du travail judiciaire et à faciliter l'accès à la justice pour les justiciables (...) Une place de choix a été réservée à la politique pénitentiaire dans le processus de réforme de la justice. L'objectif est de privilégier l'action rééducative et la préparation à la réinsertion sociale pour en finir avec la politique de la détention pour la détention, du châtiment pour le châtiment, qui est une politique absurde et stérile, dans le sens où elle ne débouche pas sur une transformation du comportement du détenu, en vue d'une réinsertion réussie dans la société et de juguler, ainsi, le phénomène de la récidive (...) « Dépasser la violence » « Le référendum du 29 septembre dernier a montré le consensus social autour de la réconciliation nationale et il témoigne de la profonde aspiration de l'ensemble des Algériennes et des Algériens à dépasser la crise sociale et politique qu'ils ont vécue plus d'une décennie durant, décennie marquée par une grave régression dont nous subissons encore les effets. Ce consensus traduit la soif des Algériens de dépasser la violence, la haine et la division et de retrouver la voie du progrès et de la prospérité. Pour regagner la confiance des citoyens, les institutions de l'Etat, au premier rang desquelles figure la justice, doivent faire preuve d'un fonctionnement exemplaire et d'une qualité irréprochable au service du public. C'est à l'institution judiciaire que revient l'honneur d'avoir à mettre en œuvre l'essentiel des mesures découlant de la charte pour la paix et la réconciliation nationale, approuvée souverainement par le peuple algérien, dans son écrasante majorité, lors du référendum du 29 septembre 2005.