Ce rendez-vous annuel est devenu une occasion pour le chef de l'Etat d'esquisser les grandes orientations politiques. Dans un discours qu'il prononcera devant les magistrats, les ministres, les hauts cadres de l'Etat et les avocats, le président Bouteflika annoncera aujourd'hui, au siège de la Cour suprême, l'ouverture de l' année judiciaire. C'est le deuxième discours que prononcera le chef de l'Etat en l'espace de quelques jours. Le 23 septembre dernier, M.Bouteflika s'est adressé aux walis et aux cadres de la nation dans un discours qu'il a essentiellement axé sur la jeunesse. L'intervention du président de la République, à l'occasion de l'ouverture de l'année judiciaire, est devenue un rendez-vous annuel. C'est l'occasion pour le chef de l'Etat de donner des orientations politiques et judiciaires. On se rappelle du discours de l'année dernière alors que M.Bouteflika était attendu sur le dossier de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale et particulièrement sur la prolongation des délais de cette Charte. Le président s'est exprimé sur le terrorisme annonçant une lutte implacable. Avec une grande fermeté, le président de la République a rappelé la lutte sans merci contre le terrorisme. «Les résidus du terrorisme abject sont inéluctablement voués à disparaître. Nous ne serons rassurés que lorsque nous l'aurons éradiqué à jamais dans le cadre de la légalité et de la souveraineté de la loi», a-t-il déclaré dans son discours annonçant l'ouverture de l'année judiciaire 2006. «Permettez -moi de dire à ceux qui s'arrogent le droit de tutelle, sous prétexte de démocratiser les autres pays et peuples, que la démocratie n'est point un modèle unique ni un texte sacré à appliquer en tout temps et en tout lieu. A chaque pays, ses spécificités et ses propres conditions de développement», a encore ajouté le chef de l'Etat. L'année dernière a été également marquée par le discours très critique envers l'institution judiciaire. Il a été critique à l' égard de leur travail, marqué, selon lui, par des lenteurs auxquelles, a-t-il dit, «il faut trouver une solution définitive (...) une telle solution devrait permettre aux tribunaux et aux magistrats de renoncer à cette fâcheuse habitude d'allonger les délais d'examen, ou d'ajourner, avec ou sans motif valable, les décisions au point de déconcerter le justiciable». Dans ce même discours, nous retenons particulièrement cette déclaration prémonitoire du président Bouteflika: «Nous continuons d'être la cible de nombreuses forces qui ne veulent pas de stabilité et de progrès pour l'Algérie». Une année plus tard, le président a été la cible d'un attentat à la bombe, à Batna.