Le haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU appelle à mener des enquêtes «indépendantes» La haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, Navy Pillay, a appelé, hier, le gouvernement tunisien à mener des enquêtes «indépendantes crédibles», à la suite des informations sur un «usage excessif» de la force par les services de sécurité. «Des informations suggèrent que la majorité des manifestations ont été pacifiques et que les forces de sécurité ont réagi avec une force excessive contraire aux standards internationaux», a expliqué Mme Pillay dans un communiqué rendu public hier. «Il est impératif que le gouvernement lance une enquête transparente, crédible et indépendante sur les violences et les meurtres», a-t-elle ajouté. Des émeutes sociales secouent la Tunisie depuis quatre semaines et ont déjà fait entre 21 morts, selon les autorités, et plus de 50 tués, selon une source syndicale. Hillary Clinton «préoccupée» par la réaction du gouvernement tunisien face aux manifestants La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, a appelé le gouvernement tunisien à œuvrer à une «solution pacifique» pour faire cesser les troubles sociaux qui secouent le pays. Dans une interview diffusée par la chaîne Al Arabya, la secrétaire d'Etat a déclaré : «Nous sommes inquiets quant aux troubles et à l'instabilité qui touchent la Tunisie», en se disant «préoccupée par la réaction du gouvernement, qui a malheureusement provoqué la mort de certains jeunes protestataires». «Nous ne prenons pas parti, mais nous espérons qu'il y aura une solution pacifique. Et j'espère que le gouvernement tunisien pourra trouver une telle solution», a-t-elle ajouté. Hillary Clinton a appelé Tunis à «se concentrer sur la création d'emplois pour les jeunes». Les Etats-Unis avaient fait part mardi de leur préoccupation face à des informations selon lesquelles les forces tunisiennes feraient un «usage excessif de la force» envers les manifestants. Le département d'Etat américain avait déjà convoqué jeudi dernier l'ambassadeur de ce pays, Mohamed Salah Tekaya, pour lui exprimer son inquiétude et demander le respect des libertés individuelles. L'ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Gordon Gray, a de son côté été convoqué lundi passé par le gouvernement tunisien qui s'est dit surpris par les commentaires de Washington sur la crise sociale en Tunisie. «Nous regrettons que l'ambassadeur américain ait été convoqué», a déclaré Hillary Clinton.