Niet ! Il n'y aura pas de marche à Alger. Les autorités l'ont rappelé encore une fois au RCD. «Je vous informe que votre demande est rejetée», a écrit le wali d'Alger dans une correspondance adressée, jeudi 13 janvier, au parti de Saïd Sadi qui avait formulé, la veille, une demande d'autorisation d'une marche populaire, à Alger, devant être organisée mardi prochain. En effet, comme il fallait s'y attendre, le ministère de l'Intérieur, représenté par les responsables de la wilaya d'Alger, a été prompt à signifier, sans explication aucune, l'interdiction de cette action visant à accompagner la contestation sociale légitime, exprimée lors des dernières émeutes. Cette réponse négative irrite le RCD qui a voulu prendre au mot le gouvernement qui, en dénonçant le recours à la violence comme moyen d'expression, avait invité les partis et les citoyens à s'exprimer de manière pacifique. Dans un communiqué rendu public jeudi soir, le RCD qualifie le rejet de cette demande «d'expression d'un pouvoir aux abois». «Après 24 heures de tergiversations, le ministère de l'Intérieur vient d'opposer, sans la moindre explication, un refus catégorique à la demande d'autorisation de la marche du RCD. Ce refus est un aveu. Il est l'expression d'un pouvoir aux abois, miné par ses déchirements et plus que jamais obsédé par ses seuls intérêts», affirme le RCD dans son document. Cette attitude des autorités confirme, selon le RCD, «leur peur et leur irresponsabilité». «Déplorer les violences de manifestants après avoir infiltré des délinquants dans leurs rangs ; refuser les manifestations pacifiques à l'opposition et la faire accuser par ses relais de démission ou d'abandon ; fermer la scène politique et médiatique et espérer la stabilité participent à la fois de la peur et de l'irresponsabilité», ajoute le communiqué. Le RCD ne compte pas se taire. Réuni hier pour préparer le conseil national prévu pour aujourd'hui, le secrétariat national du parti a décidé de maintenir la marche prévue pour le 18 janvier. «La direction nationale du Rassemblement décide du maintien du principe de la marche et débattra en conseil national des modalités de sa mise en œuvre», a annoncé le parti dans un nouveau communiqué. «On ne peut indéfiniment censurer, corrompre et se plaindre des débordements qui découlent mécaniquement d'une telle politique. Le RCD a toujours pris ses responsabilités à chaque phase déterminante pour le destin de la nation. Il appartient à tout un chacun d'en faire de même», ajoute-t-il encore. Outre l'organisation d'une marche à Alger, le RCD a exigé également un débat général à l'APN sur les causes des dernières émeutes. Mais cette dernière exigence risque de connaître le même sort que celui réservé à la demande d'autorisation d'une marche à Alger. Pourtant, le ministre de l'Intérieur, Daho Ould Kablia, avait reproché aux partis de l'opposition de ne pas solliciter d'autorisation pour les manifestations pacifiques. Avant lui, le ministre de la Jeunesse et des Sports, Hachemi Djiar, avait dénoncé le recours à la violence comme moyen d'expression, invitant les citoyens à utiliser des procédés pacifiques pour exprimer leurs doléances. Mais ces déclarations ne sont finalement que conjoncturelles.