Le volume des deux barrages hydrauliques d'Oued Fodda et de Sidi Yacoub n'a pas évolué à la faveur des dernières chutes de pluies et reste donc très préoccupant aux yeux des responsables et spécialistes du domaine de l'hydraulique. Selon les dernières estimations officielles, les deux ouvrages ne totalisent, respectivement, que trois et treize millions de mètres cubes. « Les récentes précipitations n'ont pas eu d'effets positifs sur le niveau des deux barrages car il n'y a pas eu assez d'apports sur les bassins versants et en amont des deux ouvrages », a indiqué dimanche le directeur de l'hydraulique sans préciser la pluviométrie enregistrée ces deux derniers mois. Le même phénomène, rappelons-le, a été observé l'hiver dernier où de faibles apports avaient été également enregistrés au même endroit, réduisant sensiblement le volume mobilisable. Ce qui avait obligé les responsables concernés à stopper l'irrigation à partir des barrages en question et à réduire les quantités journalières destinées à l'alimentation en eau potable du chef-lieu de wilaya et d'autres communes de la région. Les fellahs ont dû se rabattre sur les forages existants, surtout durant l'été, mais « cela n'a pas eu d'incidences négatives majeures sur l'agriculture », affirme le directeur de l'hydraulique. Pour ce qui est de l'AEP, l'Algérienne Des Eaux a continué à puiser du seul ouvrage de Sidi Yacoub, réservé exclusivement à ce besoin et ce malgré la baisse inquiétante de son niveau. Programme d'urgence La menace d'une sécheresse persistante n'est pas pour autant écartée mais l'on ne désespère pas, cependant, de voir « la situation s'améliorer au fil de l'hiver prochain ». L'erreur, selon la même source, a été d'abandonner, dès 2000, les forages publics alimentant le chef-lieu de wilaya et les communes voisines. Conséquences : on est resté totalement dépendant du barrage principal et des aléas climatiques que subissent les localités du sud de la wilaya limitrophes avec Tissemsilt. Les autorités locales ont été ainsi amenées à lancer, depuis quelques semaines, un programme d'urgence qui vise la réhabilitation de l'ancien réseau de distribution à partir des forages de l'Ard El Beida, au nord-ouest de la ville de Chlef. Les travaux, selon le même responsable, sont en cours et portent sur la remise en l'état des stations de pompage et la pose de nouvelles canalisations sur une longueur de 25 km. L'objectif à court terme consiste à assurer une dotation journalière de 300 litres par seconde au profit des habitants du chef-lieu de wilaya. La même opération est prévue pour la ville côtière de Ténès, également approvisionnée à partir du barrage de Sidi Yacoub, situé à une centaine de kilomètres au sud-ouest de la wilaya.