Ouled Braham compte parmi les communes les plus déshéritées de la wilaya. Sa seule richesse se limite à un don de la nature. Un gisement d'argile dont la durée d'exploitation est estimée à un siècle et à proximité duquel l'Etat avait implanté dans les années 1980 une briqueterie qui avait englouti à l'époque 200 millions de dinars. On entend par briqueterie le hangar, puisque l'équipement fait défaut. L'avènement de l'économie de marché et le désengagement de l'Etat sont venus briser le rêve de toute une population aujourd'hui estimée à plus de 10 mille âmes. La briqueterie devait contribuer à sortir la région de sa léthargie, éloigner le spectre du chômage et maintenir les riverains sur place ; malheureusement le projet tombe à l'eau. Abandonnée à son triste sort, elle sert actuellement d'abri à des pigeons. En dépit des appels incessants pour son exploitation, la briqueterie ne trouve pas preneur, la réévaluation du projet a contraint les investisseurs à le bouder. Son alimentation en matière d'énergie que ce soit en électricité ou en gaz a nécessité la mobilisation de deux lignes spécialisées respectivement à partir de Aïn Oulmène dans la wilaya de Sétif et de Ras El Oued. Ce qui explique le coût très élevé de l'unité. Interrogés, les autochtones ne l'entendent pas de cette oreille, et donnent une autre version, ils endossent la responsabilité de son arrêt à des forces occultes, sans toutefois épargner leurs élus, qui, selon leurs dires, se soucient peu de l'intérêt des citoyens. Enfin, pour tirer toute la moelle du sujet, il est utile de rappeler que le gisement de toutes les convoitises a été pendant des années exploité par une entreprise implantée dans le chef-lieu de wilaya vers laquelle on transportait le minerai. L'entreprise en question, et en vertu de l'autorisation d'exploitation qu'elle détient, n'a à aucun moment fait l'objet d'une quelconque contestation, seulement, il y a deux semaines, les habitants se sont soulevés pour protester contre l'exploitation du gisement. N'était la sagesse des uns, la situation a failli tourner aux confrontations entre la population et les forces de l'ordre, lorsque ces derniers avaient procédé à l'arrestation de 15 jeunes qui ont été entendus puis relâchés parmi une foule chauffée à blanc ayant empêché par la force les engins chargés d'argile de quitter les lieux. Aussitôt, le wali avait dépêché son chef de cabinet pour faire une déclaration dans laquelle on ordonne l'arrêt de l'exploitation du gisement. A noter que l'entreprise en question dans sa mission de bons offices avait proposé de recruter un nombre de travailleurs, des habitants d'Ouled Braham et d'autres avantages pour l'APC nous dit-on. Cependant, dans les milieux officiels, on parle de la zizanie semée par un investisseur fictif qui aurait manipulé la population en lui promettant monts et merveilles une fois la briqueterie en marche. Néanmoins, les habitants d'Ouled Braham revendiquent l'exploitation du gisement par le lancement de la briqueterie, sinon rien « advienne que pourra », martelaient les manifestants. Mais les choses pourront changer si on fait appel à l'arbitrage de la raison par l'ouverture d'un dialogue qui tient compte de l'intérêt des antagonistes, à savoir la population et l'entreprise détentrice de licence d'exploitation.