Mardi dernier les jeunes chômeurs et une partie de la population de la commune montagneuse de Ouled Brahem, située dans la daïra de Ras El Oued à 40 km au sud-est de la ville de Bordj Bou-Arréridj, n'ont pas trouvé mieux, pour empêcher l'exploitation d'un gisement communal d'argile par une briqueterie privée implantée dans la ville de Bordj Bou-Arréridj que de «séquestrer les camions et les chauffeurs de cette firme» pour revendiquer le droit au travail et la mise en service d'une infrastructure adaptée pour des besoins industriels. Les forces de l'ordre ont dû intervenir et procéder à l'arrestation de 45 personnes, confirme-t-on auprès de plusieurs élus de cette APC. Ce gisement d'argile a été au centre de nombreux conflits entre l'entreprise Argilor et les jeunes de la commune reprochant à cet investisseur - un enfant du bled - de s'implanter dans la zone industrielle de la ville de Bordj Bou-Arréridj, empêchant selon des jeunes contactés «la création de plus de deux cents emplois sans compter l'effet de la mise en exploitation d'une briqueterie sur le développement de la commune qui n'a aucune ressource par ailleurs», estiment-ils, il existe une infrastructure pour une briqueterie, réalisée par le ministère de l'Industrie, à la fin des années 70 et abandonnée par les pouvoirs publics, pour être vendue voilà deux ans à un autre investisseur privé. Malheureusement ce dernier, faute de «droit d'exploitation du gisement communal», a abandonné son projet. Cependant, les responsables d'Argilor, qui exploitent ce gisement depuis plusieurs années, se déclarent dans un point de presse «dans leurs droits» en exhibant tous les documents nécessaires octroyés par les autorités locales, quant à l'exploitation de ce gisement. Selon le directeur de la firme Argilor, le choix d'implantation de la briqueterie répond à des critères économiques qui sont connus, à savoir, les moyens d'exploitation qui ne peuvent se trouver que dans une zone industrielle équipée de gaz naturel, d'eau et d'électricité. Aussi, la confusion est totale dans cette commune autour de ce gisement contre lequel à maintes reprises la population a manifesté sa colère. Une affaire à suivre, en attendant l'intervention de la justice après l'arrestation de 45 personnes.