Le groupe parlementaire du RCD, qui a demandé un débat général sur l'origine et les responsabilités de la crise qui vient de secouer la nation, refuse de participer à un «simulacre» de plénière sur un projet de loi, portant règlement budgétaire aujourd'hui caduc. Les députés du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) ont boycotté, hier, la séance plénière consacrée au vote du projet de loi définissant les règles régissant l'activité de la promotion immobilière ainsi que l'examen du projet de loi portant règlement du budget 2008. Le groupe parlementaire du RCD, qui a demandé un débat général sur l'origine et les responsabilités de la crise qui vient de secouer la nation, refuse de participer à un «simulacre» de plénière sur un projet de loi, portant règlement budgétaire aujourd'hui caduc. Le Parti des travailleurs, qui a, quant à lui, pris part au vote et au débat des deux projets, a été parmi les premiers à avoir demandé un débat général sur la situation du pays. Les autres partis sont plus ou moins réticents sur cette question. Selon le RCD, le refus de l'Assemblée de faire une halte pour discuter de la douleur des familles endeuillées par la répression et le séisme de 2003 qui a ébranlé le pays résonne comme une insulte au malheur qui accable le peuple algérien. «Cet entêtement, s'il devait durer, présage de développements dont chacun devra assumer la responsabilité devant l'histoire», explique M. Mazouz du RCD. Pour la formation de Saïd Sadi, l'APN, en tant que représentation nationale, et d'un point de vue formel, se devait de relever et de dénoncer l'anticonstitutionnalité des dernières mesures gouvernementales qui relèvent du domaine législatif. «La loi de finances a été votée et publiée au Journal officiel et aucune de ces mesures ne figure dans le dispositif budgétaire adopté par l'APN pour l'année 2011.Une fois de plus, la Constitution est violée et les parlementaires se soumettent au diktat de l'Exécutif», note le RCD qui, pour des raisons morales, politiques et institutionnelles, ne saurait «cautionner par sa présence ce nouvel asservissement qui achève de disqualifier une institution légitimement assimilée par le peuple algérien, notamment sa jeunesse, à un regroupement de prédateurs insatiables». Hier, le groupe parlementaire du RCD a adressé, au président de l'Assemblée, une demande d'un débat général sur la situation politique et sociale du pays. Le RCD pense que les révoltes cycliques, restées sans réponse, interpellent tout le monde. «Les raisons de ces manifestations sont connues et relèvent autant de l'illégitimité du pouvoir politique que de sa gestion catastrophique», explique le RCD qui fera remarquer que la misère sociale, le marasme économique, la corruption, le mépris, l'absence de perspectives, l'impunité de la classe dirigeante et le verrouillage des canaux d'expression sont les quelques raisons de ces explosions récurrentes. Il n' y a pas de volonté politique, selon le PT Cette situation, d'après la formation de Sadi confirme la crise de confiance qui oppose l'Etat et la société et amènera, à nouveau, le citoyen, si des décisions courageuses ne sont pas prises, à d'autres réactions violentes et dévastatrices. «Le devoir politique et l'attente de millions d'Algériens qui se sont révoltés exigent de nous de vous demander l'ouverture d'un débat général sur la situation politique du pays», explique le RCD dans sa lettre. Pour sa part, le PT est persuadé que ce débat, tant réclamé par Louisa Hanoune, n'aura jamais lieu. «Nous avons à deux reprises demandé un débat général sur le bilan des privatisations et la crise qui secoue la pays, mais le bureau de l'APN a rejeté notre demande sous prétexte que le règlement intérieur n'a pas prévu une telle procédure», note le PT. Ce parti est convaincu que ceux qui gèrent l'APN craignent l'ouverture d'un débat. «De par le passé et avec ce même règlement intérieur, il y a eu un débat général sur la situation en Kabylie, en Irak et en Palestine. Il s'agit là de l'absence d'une volonté politique. L'APN qui reste muette face à tous les événements n'a pas lieu d'exister», explique M. Taâzibt du PT. De son côté, le RND ne voit pas l'utilité d'un débat en ce moment. «Nous sommes contre le folklore et ceux qui tentent de faire dans la récupération. Nous pensons qu'il est important, une fois l'orage passé, de réfléchir à une démarche qui réponde à des objectifs précis. Il faut se concerter sur un minimum», affirme Saddik Chihab.