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Les médias qui disaient : «Vive Ben Ali !», disent aujourd'hui : «Vive le peuple !»
Aymen Rezki. Journaliste au journal d'opposition Ettariq El Jadid
Publié dans El Watan le 21 - 01 - 2011

-Du jour au lendemain, tous les médias tunisiens s'expriment sans aucune censure… Comment vivez-vous cela ?
Aujourd'hui, tout le monde se prend pour Che Guevara ! Jusqu'au dernier souffle de Ben Ali, pourtant, les médias l'ont soutenu. Ces médias-là n'ont pas de principes : ce sont les mêmes qui disaient : «Vive Bourguiba !», qui ont dit : «Vive Ben Ali !» et disent aujourd'hui : «Vive le peuple !». Cependant, on va dépasser cela, on ne va pas commencer à juger tout le monde, parce que cela nous fera perdre du temps.
-Les journaux d'opposition étaient les premières victimes de la censure...
Avant la chute de Ben Ali, il n'y avait que trois véritables journaux d'opposition : Ettariq el jadid, Almawkef et Mowatinoun. Ils ont subi une pression terrible, on n'avait pas droit aux insertions publicitaires, car la TCE tunisienne distribuait la publicité aux journaux en fonction de leur fidélité à Ben Ali. Les entreprises aussi de distribution se contentaient de diffuser les journaux à quelques kiosques, surtout pas dans les quartiers populaires. Et lorsqu'on essayait de les distribuer nous-mêmes, les membres du parti présidentiel venaient harceler le kiosque, en le menaçant ou en lui inventant des problèmes fiscaux. Lorsque certains numéros traitaient de sujets sensibles, ils étaient tout simplement arrêtés à l'imprimerie.
-Croyez-vous à une réforme politique pour la liberté d'expression et la liberté de la presse ?
Oui. Aujourd'hui, il existe un gouvernement provisoire dans lequel il y a des opposants, mais ce qui nous importe, c'est la commission de réforme politique. A sa tête, Iyad Ben Achour qui est un indépendant et grand juriste. Ce comité a pour mission le changement du code de la presse et de la Constitution, pour une plus grande liberté d'expression. On attend plus de ce comité que du gouvernement. Mais en dépit de tout cela, je pense que la liberté s'acquiert. On ne peut pas croiser les bras en attendant qu'on nous l'offre.
-Comment les rédactions s'organisent-elles avec cette nouvelle liberté ? Comment imaginez-vous la liberté de la presse à l'avenir ? Les journalistes garderont-ils une certaine forme d'autocensure ?
En ce qui me concerne, la liberté s'arrache, elle ne se donne pas. J'ai travaillé de 2006 à 2009 pour la chaîne interdite Qanat Al hiwar Al Tounsi. J'ai subi toutes sortes de harcèlement, mes caméras on été saisies et le sont à ce jour. J'étais obligé de changer régulièrement de numéro de téléphone, de résidence, je vivais comme un espion dans mon propre pays. Je me faisais souvent arrêté, et la police me traitait de double agent, de traître, d'agent français... En dépit de tout cela, on a réussi à transmettre les événements du bassin minier, en 2008, à Gafsa. Aujourd'hui, cette nouvelle liberté d'expression nous permettra de travailler avec plus d'acharnement et de diffuser l'information. On a l'impression de vivre un rêve aujourd'hui, on a presque du mal à croire qu'on peut parler librement. Quant à l'autocensure, certains médias ne sont pas encore libérés de leurs chaînes. De nombreux journalistes se sont réunis après le départ de Ben Ali et ont chassé leurs rédacteurs en chef. Certains de ces derniers ont anticipé et ont réuni leurs journalistes en leur demandant des excuses et en leur promettant la liberté. On est assoiffés de liberté, mais on n'est pas encore démocrates, entre nous…


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