Un aveu de faiblesse.» C'est ainsi que le RCD a qualifié l'attitude des autorités qui ont déployé, samedi dernier, un arsenal de guerre (des milliers de policiers et véhicules blindés) pour empêcher sa marche à Alger. «Notre capitale n'a pas connu un tel déploiement depuis le coup d'Etat du 19 juin 1965. Cette démonstration qui vise à impressionner le peuple est en réalité un aveu de faiblesse», affirme le RCD dans un communiqué rendu public hier. Pour le parti de Saïd Sadi, rien ne pourra désormais arrêter la revendication de liberté et de justice dans le pays. «Même isolées dans les différents quartiers de la ville ou retenues à la périphérie d'Alger, ces mobilisations sont l'expression d'une détermination citoyenne qui fera date», estime le RCD qui salue au passage les organisations et les partis ayant soutenu son action. Le parti de Saïd Sadi prend à témoin l'opinion publique et relève les contradictions des dirigeants algériens. «On ne peut pas empêcher un peuple de s'exprimer dans les médias lourds de son pays, on ne peut pas l'empêcher de marcher pacifiquement dans la capitale un demi-siècle après l'indépendance pendant que l'on s'emploie à mobiliser la justice pour dépecer le pays, discréditer l'Etat et hypothéquer la nation et feindre de déplorer les excès de la colère populaire», explique-t-on dans ce document. L'état d'urgence, en vigueur depuis 1992 est, souligne le RCD, «discriminatoire et dangereux». «Cet état d'urgence est aussi le principal instrument de l'étouffement des libertés par lequel les familles régnantes couvrent leur corruption», tranchent encore les rédacteurs de ce communiqué. Relevant l'avantage accordé à la clientèle du pouvoir et ses organisations satellites, le RCD explique qu'un «tel parti pris ne peut que pousser à l'aggravation du désespoir avec tout ce qui peut en découler». Précisant que «le statu quo est intenable», la formation de Saïd Sadi appelle à maintenir la dynamique du 22 janvier dernier. «Il est important et urgent que les patriotes (…) amplifient la dynamique du 22 janvier pour lui donner un élan pouvant conduire à la mise en place des conditions d'un débat national en vue d'engager une transition démocratique», lance encore le RCD, estimant que le parachèvement de la guerre d'indépendance «est à la fois une solution et un devoir». En somme, le RCD estime que l'action de samedi dernier a réussi dans la mesure où «elle a démontré qu'au sommet de l'Etat, on n'a pas de perspectives d'avenir, mais on pense seulement à se maintenir au pouvoir».