Après huit mois de tergiversations et suite à la menace brandie par certaines organisations syndicales de recourir au débrayage, le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, lâche du lest. Face à la montée de fièvre dans une conjoncture particulière, le ministre de la Santé tente de jouer la carte de l'apaisement. Montrant sa «bonne foi», il s'est engagé par écrit à régler tous les problèmes des praticiens avant la fin du mois de février 2011. Hier, une réunion a regroupé le ministre de la Santé et le Syndicat national des praticiens spécialistes de santé publique (SNPSSP) alors que la veille, Ould Abbès et son staff se sont entretenus avec le Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP). En présence du ministre, il a été procédé à l'installation officielle de la commission mixte SNPSP/MSRH. Les membres composant la commission sont connus. Cette nouvelle structure est chargée, dans un premier temps, d'examiner les propositions d'amendement du statut particulier des praticiens médicaux de santé publique et d'élaborer le projet de décret exécutif modificatif. Elle est également appelée à élaborer le projet de décret exécutif instituant le régime indemnitaire des praticiens médicaux de santé publique. «Djamel Ould Abbès nous a remis une décision portant les attributions de cette commission. Il nous a déclaré ouvertement que les propositions d'amendement formulées par notre syndicat sont acceptées et feront l'objet d'adoption dans les prochains jours», a affirmé docteur Merabet, premier responsable du syndicat des praticiens. Celui-ci a tenu à préciser que le ministre a insisté sur la question des statuts et sur la prise en considération de leurs suggestions. «Le ministre nous a assuré que la mouture finale du statut particulier renfermera toutes les propositions du partenaire. Chose qu'avait refusée d'adopter l'ancien ministre, prétextant que le chef de l'Exécutif l'avait rejetée», a expliqué Dr Merabet, qui fera remarquer qu'une échéance a été arrêtée à la fin du mois de février pour finaliser les deux projets de texte. «Nous pensons que ce délai est largement suffisant pour la finalisation des deux projets d'autant plus que des réunions-marathon sont au menu», note notre interlocuteur. Un calendrier de réunions a été également établi. De ce fait, seront consacrées aux travaux de cette commission mixte deux réunions par semaine à partir du 31 janvier prochain. Les deux parties ont soulevé durant cette rencontre les entraves liées à l'exercice syndical, notamment dans les wilayas du Sud. «Dans ces régions, les médecins souffrent non seulement de la précarité, du clima,t de l'éloignement mais aussi de la pression de l'administration qui les empêche d'exercer leur activité syndicale», a relevé le syndicat. Entrave à l'exercice syndical Le ministre s'est engagé alors à prendre en charge ce dossier, comme il a donné instruction pour le règlement définitif de la problématique du repos hebdomadaire. Par ailleurs, et afin de contenir la contestation qui grogne plus particulièrement du côté des paramédicaux, M. Ould Abbès a annoncé en grande pompe le dépôt du statut particulier de ce corps au niveau de la direction générale de la Fonction publique, ce qu'il avait refusé de faire il y a quelques jours ! Cette semaine, le ministre change de discours en annonçant : «J'ai informé (lundi) le directeur général de la Fonction publique que le dossier inhérent au statut particulier des paramédicaux, avec tous les articles y afférents, sera sur son bureau dans l'après-midi.» M. Ould Abbès estime que c'est là un «précieux acquis» en faveur des 90 000 paramédicaux travaillant dans différentes structures hospitalières à travers le pays. Ces derniers avaient voté, quelques heures auparavant, pour le dépôt d'un préavis de grève auprès des ministères concernés pour entamer un mouvement de protestation illimité. Face à cette situation, le ministre de la Santé cède et passe à l'action. Il fera remarquer que tous les corps de la santé seront régularisés et bénéficieront de nouveaux salaires et de nouveaux régimes indemnitaires.