Les conditions élémentaires manquent dans la cité Ben Achour. Les trois axes routiers reliant la méga-bourgade Ben Achour (plus de 18 000 habitants) aux autres agglomérations de la wilaya de Blida sont actuellement en état de dégradation avancé du fait du ruissellement des eaux de pluie ainsi que du manque flagrant d'infrastructures souterraines. La route du lieudit Snouber est impraticable par temps de pluie. Les habitants de Ben Achour parlent d'un présumé budget débloqué, dans les années 1990, pour viabiliser ce chemin. A l'heure actuelle, rien n'a été fait puisque ce chemin n'est toujours pas revêtu. Le deuxième chemin reliant ce grand quartier populaire à la commune d'Ouled Yaïch se dégrade de jour en jour, rendant la circulation des véhicules par temps de pluie très difficile. Il y a quelques jours, la conduite principale d'AEP d'Ouled Yaïch a été obstruée. Par conséquent, les eaux de l'oued Beni Azza débordent depuis sur ce chemin au vu et au su des responsables concernés. Comme constaté de visu, le résultat est catastrophique puisque le chemin en question ressemble plutôt à une toile de mini talweg où les véhicules roulant à pas de tortue doivent slalomer pour arriver à bon port, avec le minimum de dégâts matériels possibles. Concernant le troisième axe routier, le constat est autrement plus sombre. Ce chemin, très exigu, traverse Ben Achour et draine de ce fait le plus important flux de la circulation routière. La qualité même des travaux réalisés pour viabiliser ce chemin est pointée du doigt. «Regardez, ce chemin qui a été revêtu deux fois de suite depuis 1997 n'a pas réussi pour autant à retenir le pavé goudronné qui devrait durer au moins trente ans !», s'étonne, avec un air d'ironie, un habitant de Ben Achour. «La raison, enchaîne un autre, est toute simple. Hormis les aléas du climat et du mauvais fonctionnement de l'évacuation des eaux, qu'on avance tout le temps et à tout bout de champ, c'est la mauvaise qualité du goudron qui est la cause principale de cette dégradation avancée en un temps record. Ce que vous voyez là, ce sont carrément des crevasses de volcan, sommes-nous tentés de dire, n'est-ce pas !». Les affres du climat et du temps sont là aussi pour rappeler aux habitants de Ben Achour qu'au moindre événement pluviométrique, le problème des coupures de courant électrique commence à se poser avec acuité. Ces derniers jours, plusieurs quartiers ont été plongés dans l'obscurité durant plus de 15 heures de suite. Aucune solution ne semble pointer à l'horizon si ce n'est se ruer sur les bougies. Le mauvais temps, pour les habitants de Ben Achour et autres bourgades de la wilaya de Blida est devenu aussi synonyme d'eau trouble qu'on collecte à partir de son robinet. «Presque toutes les deux à trois semaines nous enregistrons une pénurie d'eau qui peut durer jusqu'à dix jours en raison d'une conduite écrasée par un engin ou tout autre raison», affirme un habitant des hauteurs de Ben Achour. Dans le même sens, certains habitants se demandent sur quelle logique les responsables des services des eaux ont imposé aux habitants de Ben Achour une somme forfaitaire à payer pour toutes les consommations d'eau qui ont eu lieu avant l'installation du nouveau réseau. «C'est nous qui avons supporté durant les années 1970 et 1980 les frais de tous les travaux de creusement de la mise des conduites et de la tuyauterie et autres équipements. Ajoutons à cela que nous buvions de l'eau qui venait directement de l'oued sans passer par aucune station de traitement des eaux. Se soucient-ils de notre santé, ces responsables qui viennent maintenant exiger qu'on paye une somme forfaitaire !», tonne, ahuri, un habitant de Ben Achour.