L'organisme national de contrôle technique de la construction, CTC-Centre, sera privatisé dans le courant de l'année 2006. L'opération a reçu l'aval du Conseil des participations de l'Etat (CPE) à la faveur d'une résolution votée par celui-ci au mois d'août dernier. Le document du CPE stipule par ailleurs que le CTC-Centre est éligible à faire son entrée en Bourse. « Le processus est à un stade avancé puisqu'un avis d'appel d'offres international a été déjà lancé, il y a un mois, par la SGP Genest (Société des participations de l'Etat, ex-holding), propriétaire du CTC-Centre », indique le président-directeur général du CTC-Centre, Mohamed Chérif. S'exprimant en marge de la journée portes ouvertes sur le contrôle technique, organisée hier à l'hôtel Mercure, à Alger, le PDG du CTC-Centre a ajouté que pour les besoins de cette opération, il a été fait appel à un bureau d'études national, en l'occurence le Cetic. Ce dernier est chargé de diagnostiquer et de dresser un état des lieux général avant de passer à l'étape finale qui est l'évaluation de l'entreprise. Combien coûte le CTC-Centre ? « Nous ne pouvons pas répondre à cette question. Une fois finalisée, l'estimation sera mise sous scellés avant d'être transmise à la SGP Genest », dira Mohamed Chérif. Pourquoi « sous scellés » ? « La manière de faire répond à la réglementation afin de permettre aux éventuels soumissionnaires de souscrire dans un climat de compétition sain ». Les spécialistes, présents à ces portes ouvertes, sont unanimes quant à la bonne santé financière et managériale du CTC-Centre. Le CTC-Centre est issu de la transformation, en août 1986, de l'entreprise mère, en l'occurrence le CTC qui, sous le statut d'Epic, a été créé par ordonnance présidentielle le 29 décembre 1971. Outre celui du Centre, la filialisation a donné naissance au CTC-Ouest et au CTC-Est. Indépendants les uns des autres, les trois organismes sont dotés de statut d'EPE/SPA (entreprise publique à caractère économique, société par actions), c'est-à-dire un statut de droit privé ; l'Etat, par l'entremise de la SGP Genest étant l'unique actionnaire. Le contrôle technique de la construction porte sur les activités de base relatives au contrôle de normalisation des risques. Il vise, selon une fiche technique du CTC-Centre, à réduire les aléas encourus par les ouvrages de génie civil à construire et à écarter les risques d'éffondrement des ouvrages conduisant à des pertes en vies humaines. Des missions qui seront, dans quelques mois, confiées au secteur privé. « En se dessaisissant d'un secteur aussi névralgique, l'Etat contribuera-t-il ainsi à ouvrir la voie vers l'inconnu ? », s'interroge un expert, rencontré hier dans les couloirs de l'hôtel Mercure. « Le séisme de Boumerdès (en 2003) a pourtant mis à nu les carences en matière de construction. Les pouvoirs publics étaient les premiers à dénoncer les malfaçons en tirant les enseignements. Que deviendra le bâtiment si le contrôle technique échappe à l'Etat ? », s'inquiète un architecte. L'avis du CTC-Centre est cependant tout autre. « Nous n'accepterons jamais les charlatans. Seuls les bureaux d'études compétents, ayant prouvé leurs compétences sur le terrain, pourront participier au capital », rassure Mohamed Chérif. Et d'ajouter : « De toute manière, l'Etat aura un siège au conseil des actionnaires. Ce qui est en soi une garantie. » Notons que le délai de dépôt des soumissions est fixé au 2 janvier 2006. L'ouverture des plis est prévue le 6 du même mois. Selon une source fiable, deux organismes européens se disent intéressés par la participation au capital.