Comme le stipule l'arrêt de renvoi en date au 23 juin 2003, les 17 présumés émeutiers - inculpés d'attroupement sur la voie publique, d'incitation à la violence, de dégradation des biens d'autrui et du crime d'incendie volontaire d'édifice public, en l'occurrence le siège de l'APC de Lioua, une commune de la daïra d'Ourlel - ont tous été innocentés par la cour criminelle de Biskra, devant laquelle ils ont comparu mercredi dernier. Les faits remontent au 16 octobre 2002, jour de l'installation annoncée du nouveau P/APC de Lioua, issu du dernier scrutin municipal, installation programmée par l'autorité de tutelle pour avoir lieu solennellement au siège de la commune. Or, il n'en fut rien. En effet, une rumeur se propagea disant que ce serait le maire sortant qui serait intronisé, un P/APC honni, selon un avocat de la défense, par la majorité de la population de Lioua et de Shaïra. Effectivement, la liste de A. S. n'a obtenu que 2 sièges sur un total de 9. Il était, personne n'en doutait, en ballottage défavorable, ex aequo avec 2 autres candidats... Mais conformément à la réglementation en vigueur, et puisqu'il était le plus âgé des trois candidats arrivés en tête de ce scrutin, la tutelle allait, à son corps défendant, l'introniser président de l'APC de Lioua. Aussitôt, une importante manifestation pacifique regroupa un grand nombre de citoyens qui voulaient exprimer leur mécontentement aux autorités qui allaient venir à la mairie procéder à l'installation controversée. L'attroupement dégénérera, selon plusieurs témoins appelés à la barre, quand le maire sortant, hué par la foule, sortit sur le perron et répliqua par des insultes à ses détracteurs avant de se réfugier à l'intérieur de l'édifice communal pour échapper à une lapidation en règle. Par bravade, le maire sortant serait, selon un responsable municipal de la sécurité, monté sur la terrasse de l'édifice communal et aurait continué à provoquer et à stigmatiser la foule. « Je lui ai demandé de descendre », dira à la barre un témoin. Pendant ce temps, la foule furieuse commença à arracher la grille métallique en accordéon que le maire avait prit soin de fermer derrière lui. Et tout le monde l'a répété à la barre, avant que les premiers manifestants ne défoncent le portail en bois et ne pénètrent enfin à l'intérieur de la mairie, bizarrement... un incendie se déclara dans les bureaux détruisant, semble-t-il, des dossiers financiers compromettants...