Vent de sable, le Sahara des essais nucléaires, un documentaire de Larbi Benchiha, produit par 24 images, sera diffusé sur l'antenne publique française de Public Sénat ce lundi soir à 22h30. En 1960, dans le Nord de l'Algérie, la guerre battait son plein. Mais à 2000 kilomètres de là, dans le Hoggar, des officiers et des scientifiques installaient le premier centre français d'expérimentation atomique. Outre les scientifiques et les militaires de carrière, des soldats du contingent et une main-d'œuvre locale sont mis à contribution pour réaliser ce gigantesque projet. Le 13 février 1961, à 7h04, la France entra dans le club très fermé des puissances atomiques. Ce film raconte une histoire dont les conséquences continuent, aujourd'hui encore, d'affecter le quotidien de beaucoup de familles aussi bien en France qu'en Algérie. Du même réalisateur, qui était présent ces derniers jours aux Cinquièmes rencontres du cinéma algérien à Nîmes, on pourra voir sur France 3, le 21 février 2011, L'Algérie, de Gaulle et la bombe. La bombe, voulue par de Gaulle, a été un des enjeux secrets de la guerre d'Algérie. Elle a pesé lourdement sur toutes les tractations secrètes entre Paris et le FLN. Le Maroc a eu son indépendance, la Tunisie aussi et les limites de leur territoire se sont arrêtées aux portes du désert, car si depuis des années le gouvernement savait que l'Algérie serait un jour indépendante, le Sahara où se font les essais nucléaires n'aurait pas fait pas partie des tractations. Il doit rester français. En Algérie, les futurs responsables de la jeune République rêvent d'un grand pays qui deviendrait un acteur majeur en Afrique. Le FLN négocie durement et ne lâche rien. En 1962, après les accords d'Evian, des militaires et des scientifiques français vont continuer cependant pendant plusieurs années leurs essais au Sud du Sahara. Le réalisateur sera, le mardi 1er février, à 19 h, présent pour une projection au Centre culturel algérien (171, rue de la Croix-Nivert, 75015 Paris). Un débat en sa compagnie suivra avec Ammar Mansouri, chercheur en génie nucléaire, et Roland Desbordes, président de la Commission indépendante sur les radiations (CRIIRAD).