Selon le représentant du syndicat, la situation est tellement critique que de nombreux ouvriers sont au bord de la mendicité. Les 200 travailleurs de l'entreprise de cycles, motocycles et application dérivées (Cycma) de Guelma, n'ont pas perçu leurs salaires depuis 3 mois. Aucun acompte ne leur a été accordé pour faire face aux dépenses quotidiennes; 40 retraités, depuis janvier 2010, n'ont pas eu leurs indemnités de départ à la retraite, en plus de la convention collective du 4 novembre 2010, portant augmentation de 10 % des salaires, qui n'a pas été appliquée depuis sa ratification. «Le wali de Guelma et la fédération nationale des travailleurs de la métallurgie mécanique, électrique (FNTMMEE) ont été saisis dans le but de tirer la sonnette d'alarme», nous déclare le président du syndicat d'entreprise affilié à l'UGTA, Salah Hmissi, qui ajoute: «La situation est extrêmement grave, les travailleurs sont au bord de la mendicité.» En effet, faute de ne pouvoir honorer des commandes de l'office national d'appareillages et d'accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH), par manque de financement, la production en voiturettes pour handicapés n'a pas excédé, pour l'année 2010, les 486 unités, alors que le plan de charge pour cette même année était de 1000. «Le complexe tourne à 4 % de sa capacité», affirment des travailleurs et autres responsables. Réduit à sa plus simple expression, malgré l'imposant parc machine -450 outils de production en plus des tours à commandes numériques- Cycma-Guelma se meurt. Les financements de la BNA ont cessé depuis 2008, nous dit-on. Gelées, les dettes de l'entreprise frisent les 2,92 milliards de dinars dont 2,50 pour la banque. Mais encore, en ces durs moments, l'atelier prototype de Cycma planche sur une commande probable de la fédération algérienne de cyclisme (FAC). Deux types de BMX (bicycle motocross) sont fins prêts. «A la clé, si la FAC est preneuse, un bon de commande de 1000 unités nous attend», nous révèle le responsable de cet atelier. «Mais pour réaliser il faut financer notre l'entreprise», a-t-il ajouté. Il faudrait, dans l'immédiat, 200 MDA (millions) à Cycma pour la remettre sur les rails, nous fait-on savoir. Bien évidemment, cette mesure doit être prise à haute échelle au même titre qu'un assainissement financier et une mise à niveau de l'entreprise. A titre informatif, le complexe s'étend sur une surface de 13,800 ha, dont 6 couverts, et sa capacité de pleine production est respectivement pour les cycles de 80 000 unités /an et 50 000 unités pour les cyclomoteurs.