Les 220 travailleurs, sans salaire depuis trois mois, tentent d'arracher leur entreprise à une fin tragique. Les employés de l'EPE/SPA Cycma n'ont pas perçu leurs salaires depuis 3 mois. La situation financière de leur entreprise étant au plus bas, syndicalistes et cadres de l'entreprise se démènent pour une relance effective de leur unité de production de cycles et motocycles, d'autant qu'il leur a été signifié, par le directeur central des capitaux marchands au niveau du ministère de l'Industrie et de la Participation, que Cycma ne fera pas l'objet d'une dissolution. Les employés confrontés à cette situation, ceux du complexe de production de Guelma et ceux en poste au niveau des points de vente d'Oran, Alger et Constantine, 220 travailleurs en tout, trouvent beaucoup de mal à faire admettre aux hautes autorités du pays la remise à niveau de leur entreprise ; ils tentent de l'arracher à une fin tragique. En effet, des mesures ont été prises pour geler les engagements portés par la BNA au profit de Cycma pour un montant exact de 2 394 291 924 DA, notification faite au président-directeur général de Cycma, émanant de la direction du Trésor public en mars 2008, consécutivement à la tenue d'un conseil interministériel. A partir de cette date, aucun financement bancaire n'a été octroyé à Cycma. L'entreprise fonctionne depuis par ses propres moyens ; les crédits ont été de facto suspendus. Mais, l'espoir d'une relance demeure. C'est ce qu'a tenu à rendre public Hemissi Salah, président du syndicat de l'entreprise affilié à l'UGTA et Rachid Benslim, directeur général de Cycma, et ce lors d'un point de presse tenu, jeudi passé, au siège de Cycma à Guelma. « Nous recevons régulièrement de grosses commandes de la part de sociétés, mais faute de moyens financiers, nous ne pouvons donner une suite favorable aux bons de commandes », déclare le PDG. Quant au président du syndicat, il mettra en exergue les sacrifices consentis par les travailleurs : mise à la retraite, départ volontaire et réduction des heures de travail. Il dira à ce sujet : « Nous avons accepté, contrairement à beaucoup d'employés à travers le territoire national dans le même secteur, ce sacrifice pour que Cycma puisse survivre à la concurrence déloyale. Les produits asiatiques et, plus particulièrement, chinois sont à l'origine de tous nos maux. » Depuis juin 2009, de nouveaux produits ont été mis sur le marché national. Il s'agit du motocycle 609, doté d'un moteur à variateur, commercialisé à 44 000 DA TTC, d'une voiturette pour handicapé avec un moteur à démarrage électrique et enfin d'un fauteuil roulant pliable. Des produits, qui, nous dit-on, n'ont rien à envier à leurs concurrents directs issus de l'importation. Mieux encore, le produit national Cycma est garanti une année, avec pièces de rechange. La Cycma 609 pour sauver l'entreprise A titre informatif, la wilaya de Tébessa a passé une commande de 30 voiturettes pour handicapés, pour un montant de 300 millions de centimes, auprès de Cycma. L'Algérienne des eaux de Tlemcen a passé commande pour 30 unités du nouveau modèle Cycma 609. « Si les 48 wilayas du territoire national faisaient de même, chaque année, Cycma n'en sera que bénéficiaire », s'exclament nos interlocuteurs. Mais, bien sûr, le problème de financement et celui des crédits resurgissent dans les esprits. Le PDG réclame un effacement pur et simple de la dette et l'octroi d'un fonds de roulement suffisant pour, justement, honorer les commandes. « Une décision politique s'impose », nous dit-on. Chiffres : Surface du complexe : 13 hectares 800, dont 6 hectares couverts Outils de production : 400 machines, dont trois à commande numérique Nombre d'employés : 210, dont 160 à l'usine Capacité de production : 80 000 unités cycles/an 50 000 unités cyclomoteurs/ an