Les résidants de la localité Zaouia vivent encore dans des conditions précaires. Située au nord du chef-lieu de la commune de Beni Tamou, Zaouia est une bourgade où vivent plus de 4000 âmes. Pourtant, elle ressemble plutôt à un douar qu'à une cité moderne située dans l'une des communes les plus riches de la wilaya de Blida. Les problèmes sont si nombreux que les citoyens n'hésitent plus à exprimer leur colère à la moindre rumeur d'une présence d'un responsable. D'ailleurs, les dernières émeutes qui ont secoué le pays et également la wilaya de Blida ont été déclenchées depuis ce village. L'absence d'un cadre de vie décent, aggravé d'un malaise social aigu, a transformé la vie dans cette bourgade en un véritable calvaire. A Zaouia, il n'existe pas d'amélioration urbaine, mais plutôt une détérioration urbaine. Sans vouloir donner une image cauchemardesque, les trottoirs sont inexistants, endommagés ou squattés par les commerçants formels et informels. L'éclairage public fait défaut dans plusieurs ruelles, donnant l'opportunité aux brigands et délinquants d'agir à leur aise. Le village sombre dans l'insécurité dès la tombée de la nuit. Ce n'est pas tout, puisque 80% des routes et des accès dans ce hameau sont impraticables. A défaut d'un tapis de bitume, ces voies se transforment en un gigantesque bourbier dès la première averse. Comme un malheur n'arrive jamais seul, plusieurs quartiers sont jusqu'à nos jours sans gaz ni électricité. On citera à titre d'exemple la cité nouvelle de Zaouia qui existe depuis plus de 10 ans. Les résidants déplorent l'inexistence de ces énergies qui sont fort importantes et qui facilitent la vie quotidienne. «Nous avons eu beau faire appel aux autorités locales concernées, en vain. On ne sait plus à quel saint nous vouer pour avoir droit à la lumière et au gaz de ville. L'APC et la SDC (Société de distribution du centre), ex-Sonelgaz, nous renvoient à la DMI (Direction de l'énergie et des mines) qui, selon elle, a donné un avis défavorable à notre raccordement à ces deux réseaux. Pour quelles raisons ? On ne sait pas», dénonce Saïd, un des habitants lésés. Concernant ce problème, M. Kessentini, attaché de presse auprès de la SDC, déclare qu'il est pratiquement impossible de raccorder cette cité au gaz et à l'électricité, parce que les résidants ont obtenu des permis de construire près des conduites principales de gaz. «Les raccorder serait un réel danger et la SDC n'est qu'une entreprise chargée de la réalisation des projets qu'on lui attribue. Si la DMI avait donné un accord pour leur raccordement, on l'aurait fait sans tarder», explique-t-il. Cela dit, comment ces citoyens ont-ils pu avoir ces permis de construire ? Cette question reste sans réponse, même après avoir pris attache avec M. Zeddam, P/APC de Beni Tamou. Néanmoins, il annonce que 2011 va peut-être alléger la souffrance de quelques-uns, puisque plusieurs projets sont inscrits pour ce village. Aussi, les habitants de la cité nouvelle de Zaouia devront prendre leur mal en patience et se munir de bougies et de gaz butane au quotidien, en attendant une amélioration du milieu urbain prévue dans plusieurs ruelles. «Toutes les ruelles de cette cité sont programmées dans le cadre d'un méga-projet de bitumage. Nous avons prévu une enveloppe de près de 100 millions de dinars. Une amélioration urbaine générale est aussi au programme avec la réfection des trottoirs et la révision de l'éclairage public», rassure le 1er magistrat de la commune. On apprendra que dans le cadre du nouveau plan quinquennal, la salle de soins, sise rue Fahass Mohamed, fera l'objet d'extension et le centre de santé de proximité, sis rue Dzanouni, sera réhabilité. Une révision du réseau d'assainissement est également prévue.