Même les rues du centre-ville se transforment en marécages malgré les sommes colossales dépensées dans les projets d'aménagement. Le promeneur dans les différents quartiers de la ville remarque qu'il y a de plus en plus de boue dans les rues de Bordj Bou Arréridj, bien plus même que dans les campagnes. D'ailleurs, les nombreux visiteurs de la capitale des Bibans n'hésitent pas à la surnommer «Bordj BOU(e)». Il a suffi de quelques petites averses qui se sont abattues par intermittence, ces dernières heures, pour que les rues et avenues de la cité se transforment en véritables marécages; même le centre-ville n'a pas été épargné par ce phénomène qui prend de l'ampleur, alors que des sommes énormes ont été dépensées pour la réhabilitation des trottoirs et chaussées. Les automobilistes, comme les piétons, ne sont pas allés avec le dos de la cuillère pour s'insurger contre les désagréments vécus quotidiennement. Nids de poule, crevasses, tranchées, travaux interminables, chaussées abîmées (pourtant refaites récemment), caractérisent le réseau routier urbain. Des tonnes de boue s'amoncellent partout au point qu'il est impossible aux automobilistes comme aux piétons de traverser certains quartiers. «Quand il pleut, la ville est couverte de boue, et il faut des bottes pour se déplacer; quand la boue sèche, c'est la poussière», dira une fonctionnaire, contrariée par autant de nuisances. «Ces artères qui ne cessent d'êtres retapées, n'ont jamais fait l'objet d'une opération de réhabilitation au sens propre du terme. Nous autres contribuables souhaitons beaucoup que l'on nous explique le pourquoi de ce laisser-aller. Les responsables concernés qui se sont succédé à la municipalité n'ont, à ce jour, jamais pris sérieusement en charge ce problème», fera remarquer un vieil habitant. «Certes, il y a du goudron dans certains quartiers, plus qu'avant, mais la qualité du travail laisse à désirer», ajoutera-t-il. «Comment un bitumage d'une rue ne résiste-t-il pas à quelques gouttes d'eau et se dégrade en quelques jours ?» s'est-il demandé. En effet, une petite pluie est parvenue à reclasser, une fois de plus le thème du déplorable état de la voie publique en pole position, dans les sujets de discussions de la population. Cette dernière, qui ne semble plus espérer, depuis longtemps déjà, une réaction des élus locaux, censés améliorer les conditions de vie des citoyens, redoute beaucoup les rigueurs de l'hiver avec ses averses, synonymes d'inondations. «La pluie ne tombe pourtant pas en abondance, mais le constat effectué durant la période hivernale est là pour prendre conscience de l'ampleur des dégâts et connaître ce qu'endure le citoyen devant l'indifférence totale», a confié un habitant du quartier Lagraphe. Est-ce un problème de compétence et de gestion ? Un problème d'entreprises et de qualité des œuvres? Y a-t-il divergence partisane ou guerre des clans pour le partage du gâteau? Ou tout simplement un manque du savoir-faire? se demande-t-on. Autant de questions restées sans réponses.