Le lancement national des activités de «Tlemcen, capitale de la culture islamique» se fera le 16 février à la maison de la culture Abdelkader Alloula. Les festivités de «Tlemcen, capitale culture islamiques» seront lancées le 16 avril prochain qui coïncide avec «la Journée du savoir». La veille, le lancement populaire se fera dans les rues de l'ancienne capitale des Zianide. Ces dates ont été annoncées, hier après-midi, par Khalida Toumi, ministre de la Culture, lors d'une conférence de presse à la salle Frantz Fanon, à l'Office Riadh El Feth, à Alger. La fête du Mawlid Ennabaoui, prévue le 15 février, sera l'occasion de procéder au lancement national des activités de cette manifestation. Selon la ministre, 29 Etats membres de l'Organisation islamique de l'éducation, les sciences et la culture (Isesco) ont confirmé leur participation à l'événement. Douze pays, non membres de l'Isesco, seront également présents à Tlemcen. Il s'agit, entre autres, de l'Inde, de la Chine, du Cuba, de l'Espagne, du Portugal, de la Russie et de l'Italie. Khalida Toumi a indiqué que ces pays ont été invités dans le cadre du dialogue entre les cultures qui « représente l'un des fondements conceptuels de la philosophie des capitales culturelles». Elle a souligné que la liste des pays participants n'est pas définitive et a souhaité la présence de la Tunisie et de l'Egypte. Ces deux pays ont connu des troubles politiques marquées notamment par la chute du dictateur Ben Ali en Tunisie. La liste finale sera communiquée dans la presse à la mi-mars prochaine. D'après elle, l'Isesco a établi «un cahier des charges» très précis pour les villes qui souhaitent devenir «capitales de la culture islamique». «Tlemcen a été choisie sur la base de sa longue histoire et de ses joyaux architecturaux qui représentent la plupart des époques islamiques depuis la fondation du premier Emirat islamique de Beni Ifren par la tribu des Zénètes. Tlemcen abrite 80% du patrimoine islamique en Algérie. Le ministère de la Culture considère le concept de ‘'capitale culturelle'' comme l'occasion de réaliser des infrastructures culturelles, des projets de restauration et de valorisation du patrimoine», a-t-elle indiqué. Elle a annoncé la construction de nouvelles infrastructures à Tlemcen. Il s'agit, notamment, du centre des études andalouses, dont le projet remonte aux années 1980, de deux palais d'exposition, d'un palais de la culture, d'un théâtre de verdure, d'une capacité de 2000 places, et d'un centre des manuscrits. Quatre nouveaux musées ont également été réalisés. Ils seront dédiés à l'archéologie islamique, à la calligraphe arabe, à l'art et l'histoire de Tlemcen ainsi qu'au costume traditionnel tlemcenien. Détruite par des groupes armés, la salle de cinéma Le Colisée a été réhabilitée, alors que le Palais royal des Zianide a été restitué. «Ce palais a été détruit par le colonialisme français», a-t-elle noté. Des petites mosquées, des bains maures, des fours à bois et des écoles coraniques seront également restaurés. Le nombre total des projets est de 99, ils ont mobilisé 24 bureaux d'études et 50 entreprises, la plupart algériens. Concernant le programme, chaque pays participant devra animer des journées culturelles. Entre avril et août, une dizaine de festivals internationaux sont prévus et seront orientés sur des thèmes divers tels que la musique andalouse, les arts décoratifs, la calligraphie arabe, les danses populaires et l'inchad. Les manuscrits musulmans, l'âge d'or des sciences en pays d'Islam, les échanges Tlemcen-Béjaïa, la Qalaâ des Beni Hammad feront l'objet d'expositions. Douze rencontres scientifiques sont programmées. La première commencera le 20 février sur le thème «L'histoire de la cité de Tlemcen et de sa région». Elle sera suivie d'une autre, le 7 mars prochain, sur la poésie féminine de Tlemcen. Pour ce qui est du théâtre, dix-neuf pièces sont programmées. Durant ce mois-ci, les pièces Choukhous wa ahdeth, de Moahmed Kacem et Mille houras pour une gueuse, de Mohamed Dib seront présentées à Tlemcen. Khalida Toumi a évoqué la possibilité d'éditer et de réediter 500 ouvrages, alors que le programme initial est de 365 titres. «Tous les grands hommes du savoir et les personnalités qui ont marqué ces cités seront revisités à travers la réédition de leurs ouvrages ou de leurs biographies compilées par des auteurs algériens contemporains», a-t-elle ajouté. Une version luxueuse du Coran Al Roudoussi sera également éditée. Il s'agit de la reprise d'une ancienne édition du calligraphe algérien Mohamed Safati, imprimée par Mohamed Am Roudoussi. Au chapitre cinéma, 48 documentaires sont en cours de production. On peut citer Ibn Khaldoun, de Chergui Kharoubi, Sidi Boumediène, de Nora Kaci et Abderrahamane Benarous, et Sur les traces de cheikha Tetma, de Mina Kessar. Des films qui seront projetés sur le territoire national après leur sortie. Une série de documentaires sur le patrimoine immatériel (chants, musiques, poèmes) sur Tlemcen, le Hoggar, le Touat, la Kabylie et le M'zab est également inscrite au programme. Elle s'ajoute à deux long métrages, Dib, de Abdelkrim Bahloul et L'andalous, de Mohamed Chouikh. Selon la ministre de la Culture, le programme tracé pour la manifestation n'est pas exagéré. «Nous pouvons faire plus par rapport à nos capacités et aux aspirations de nos artistes et de nos chercheurs», a-t-elle noté. «Je n'ai pas autorité à communiquer le chiffre. Et ne croyez pas que je me dérobe», a répondu la ministre de la Culture à une question sur le budget affecté à la manifestation. D'après elle, les ministères des Affaires religieuses et celui du Tourisme ont également préparé des programmes pour cette manifestation. « Il n'y a donc pas que le ministère de la Culture qui a un budget pour ‘'Tlemcen, capitale de la culture islamique'' », a-t-elle relevé. Elle a fait une comparaison avec Istanbul, capitale de la culture européenne en 2010, et Aman, capitale de la culture arabe en 2002. «La Turquie et la Jordanie ont accordé énormément d'importance à ces manifestations en leur consacrant des budgets colossaux», a-t-elle préconisé. Elle indiqué que le budget alloué à Marseille, capitale de la culture européenne en 2013 est de 1,5 milliard d'euros, dont 80% sont assurés par des fonds publics. «Cela représente en tout à peu près 150 milliards de dinars. Nous sommes très loin de ce budget. Celui affecté au ministère de la Culture n'égale même pas les 10% des15 milliards de dinars», a-t-elle affirmé. Selon elle, le budget alloué au ministère de la Culture n'atteint pas le 1% du budget général du gouvernement, à peine 0,76% !